(Vidéo) Abou Naïm arrêté après ses critiques sur la fermeture les mosquées
Le cheikh Abou Naïm a été arrêté ce mardi par les forces de l’ordre. Le prédicateur avait critiqué, la veille, la décision des autorités de fermer les mosquées pour lutter contre la propagation du coronavirus.
C’était la sortie de trop pour le prédicateur Abou Naïm. L’individu, qui s’est plusieurs fois fait remarquer pour ses vidéos virulentes sans jamais avoir été inquiété, a été arrêté ce mardi par les forces de l’ordre.
Le cheikh avait en effet qualifié lundi dans une vidéo partagée sur sa page Facebook les autorités marocaines d’apostates, pour avoir ordonné la fermeture des mosquées pour prévenir la propagation du coronavirus.
Une enquête a ainsi été ouverte par la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) sous la supervision du parquet près le tribunal d’appel de Rabat chargé des affaires de terrorisme et de radicalisation, indique un communiqué de la BNPJ parvenu à notre rédaction.
Les faits qui lui sont reproché sont graves: incitation à la haine et menace des citoyens par la perpétration d’actes qui portent une atteinte grave à la sûreté de l’État.
Le cheikh a été placé ce mardi en garde-à-vue pour les besoin de l’enquête. Dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, le prédicateur Abou Naïm avait critiqué avec virulence la fermeture des mosquées, la jugeant «illégale du point de vue de la charia».
Alors que l’État marocain fait son possible pour endiguer une éventuelle propagation du coronavirus en prenant des mesures drastiques en matière de rassemblements publics, le cheikh Abou Naïm a fait une sortie pour le moins délirante, critiquant vertement la décision des autorités de fermer les mosquées jusqu’à nouvel ordre.
Dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, le cheikh Abou Naïm a évoqué la fatwa prise par le Conseil supérieur des Oulémas, recommandant la fermeture des mosquées jusqu’à nouvel ordre, pour les prières quotidiennes et celle du vendredi.
Pour lui, cette mesure n’est pas «légale du point de vue de la charia», car les «conditions nécessaires à une telle mesures ne sont pas remplies».
«Au lieu de demander la fermeture des endroits où règne la décadence et la luxure, où se propagent les pires des maladies et des infamies, le Conseil supérieur des Oulémas a préféré fermer les mosquées».
Le télé-prédicateur, d’obédience wahhabite, estime en outre que le «coronavirus au Maroc n’est pour l’instant pas à un stade où l’on se doit de prendre des mesures drastiques, les risques pour l’instant étant simplement estimées et non avérés».
Pour conclure, il affirme que tout pays qui «interdit les prières quotidiennes dans les mosquées est un pays apostat, et devenu un pays de guerre et non de paix, selon la jurisprudence islamique», et ajoute que de telles mesures pourraient «avoir des répercussions plus graves, au vu de la colère divine qu’elles provoquent».
Pour rappel, le Maroc n’a pas seulement décidé de fermer temporairement les mosquées, mais également la majorité des lieux publics à partir du lundi 16 mars (cafés, restaurants, salles de cinéma et de théatre, salles de fête, clubs et salles de sport, hammams, salles de jeu et terrains de proximité).
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