(Vidéos) La gestion du Covid-19 au Maroc est devenue un sujet de politique intérieure en France
En France, les grandes figures de l’opposition critiquent la gestion par l’exécutif de la pandémie de Covid-19, particulièrement sur la question des masques de protection, en érigeant le Maroc en exemple. Rarement le Maroc n’aura autant été cité dans un dossier de politique intérieure en France.
Le Canard enchaîné, France Info, RFI en passant par Valeurs actuelles,… Chaque semaine, la presse française ne tarit plus d’éloges sur la gestion marocaine de la pandémie de Covid-19.
Mesure marocaine la plus applaudie, la fabrication locale de masques. Mais pas seulement, la vente dans les commerces de proximité de 5 millions de masques produits par jour, et, cerise sur le gâteau, un prix imbattable, de 80 centimes l’unité, ont achevé de rallier la presse française de tous bords à la stratégie marocaine.
Si la presse française loue la gestion marocaine de la crise du coronavirus, nombre de politiques la montrent comme un exemple pour critiquer la majorité.
Premier à ouvrir le bal, Nicolas Dupont-Aignan
Le député de l’Essonne et président du parti Debout la France, quatrième parti de l’opposition, qui incarne le plus l’opposition pour les Français en 2019, selon Elabe, cabinet de conseil et d’étude, a été le premier à se saisir de l’exemple marocain.
«Au Maroc, le gouvernement est capable de produire 5 fois plus de masques qu’en France. Résultat? Les masques sont en vente libre dans les supermarchés à 8 centimes pièce. Dans tous les classements internationaux, le gouvernement français est la risée du monde! Quelle tragédie!», a ainsi lancé Nicolas Dupont-Aignan sur son compte Facebook le 16 avril 2020, en introduction d’une vidéo qu’il a postée.
Nicolas Dupont-Aignan poursuit ensuite son pamphlet contre la gestion de la crise par l’Exécutif français en effectuant quelques comparaisons, d’apparence flatteuses pour le Maroc.
«Le Maroc, qui a une population équivalent à la moitié de celle de la France», «produit 5 millions de masques par jour, alors qu’en France, on en produit à peine 1 million», s’insurge-t-il.
«Pourquoi au Maroc est-on capable de produire des masques, de les vendre au supermarché, alors qu’en France, sur les devantures des pharmacies, il est marqué qu’il est interdit de vendre des masques à Monsieur tout le monde? Et pourquoi nos médecins n’ont-ils toujours pas de masques?», poursuit Nicolas Dupont-Aignan.
Et de citer ensuite le Maroc comme exemple quant à «la liberté pour les médecins de prescrire le traitement de leur choix, notamment celui du professeur Raoult avec prescription médicale».
Marine Le Pen s’en mêle
Marine Le Pen, présidente du Rassemblement national, a également critiqué la gestion des masques par le gouvernement, dirigé par Edouard Philippe, en lui opposant l’exemple du Maroc.
Invitée à s’exprimer au Journal télévisé de France 2, le 20 avril, Marine Le Pen a ainsi eu l’occasion d’enfoncer le clou, en se saisissant elle aussi de l’exemple marocain pour critiquer d’une part le retard dans la prise de décisions du gouvernement en place et d’autre part, comme il fallait s’y attendre, l’Europe.
? « Je n’ai pas la certitude que les conditions de la réussite du déconfinement soient présentes au moment où nous nous parlons. Il faut que le gouvernement accélère et rattrape le temps qu’il a LUI-MÊME perdu. » @France2tv #COVID19 pic.twitter.com/xRIESyf9D5
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) April 19, 2020
«J’ai confiance dans le bon sens, dans les expériences des pays étrangers, dans ce qui marche, dans ce qui manifestement ne marche pas», a ainsi lancé d’emblée Marine Le Pen en pointant du doigt la multiplication d’erreurs qui risquent de compromettre la réussite du déconfinement.