France: les pharmacies autorisées à vendre des masques “grand public”
Les pharmacies en France ont été autorisées à vendre des masques “grand public” dès lundi prochain, selon un arrêté du ministère de la Santé publié dans le Journal officiel.
L’arrêté ministériel modifie le Code de la Santé publique qui fixe la liste des marchandises que les pharmaciens peuvent vendre dans leur officine.
Jusqu’à présent, les pharmacies n’avaient le droit de distribuer des masques destinés qu’aux professionnels de santé ou aux personnes fragiles, soit les FFP2 ou les masques chirurgicaux.
Suite à cet arrêté, elles pourront désormais vendre des masques en tissus fabriqués par des entreprises classiques.
La décision a été prise sur “proposition du Conseil national de l’ordre des pharmaciens en date du 15 avril 2020”, précise le texte.
Les officines pourront, dès lundi, commander “des masques non sanitaires, fabriqués selon un processus industriel et répondant aux spécifications techniques applicables”, selon Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF).
Ces masques devront répondre à la norme Afnor pour assurer une filtration du virus au moins à 70 % et pourront être lavables à 60° et repassables.
La secrétaire d’État à l’économie Agnès Pannier-Runacher a indiqué vendredi que le gouvernement procèdera à de premières distributions de masques grand public auprès des Français à partir du 4 mai.
Elle souligne que l’exécutif a initié une filière de fabrication de masques grand public en textile, le plus souvent lavables et réutilisables.
La production a atteint plus de 10 millions de masques la semaine passée et l’approvisionnement, par la production française et les importations, va s’accroître rapidement pour dépasser 25 millions de masques lavables par semaine fin avril, a-t-elle expliqué.
Le premier ministre Edouard Philippe présentera mardi après-midi à l’Assemblée nationale la stratégie nationale de déconfinement qui devra débuter le 11 mai.
Cette stratégie s’articule autour de 6 thèmes: la santé (masques, tests, isolement,…), l’école, le travail, les commerces, les transports et les rassemblements, a indiqué M. Philippe sur Twitter.
Covid-19 : La France a-t-elle menti au sujet des masques ?
Selon le député LR et Vice-Président de la mission d’information sur la gestion de la crise, Eric Ciotti, le gouvernement aurait communiqué des messages erronés au sujet de la gestion de l’épidémie, et plus précisément sur les masques, “le gouvernement n’a pas dit la vérité“, avait-t-il déclaré sur l’antenne d’Europe 1.
Alors que les responsables politiques, notamment la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye, ne cessaient de répéter que « les masques sont inutiles » voire dangereux, nous assistons aujourd’hui à un revirement de situation qui remet en question toute la gestion de la crise par l’Etat français.
Eric Ciotti, a insisté alors sur la transparence essentielle qui est nécessaire vis-à-vis des citoyens.
En effet, alors que la mauvaise gestion des stocks de masques fait polémique aux quatre coins du monde, où les grandes puissances se livrent à une véritable course et une compétition pour l’équipement en matériel, certaines déclarations de responsables et membres de l’opposition, parlent d’un mensonge de l’Etat, d’un manque de transparence, découlant d’une gestion catastrophique et d’une mauvaise anticipation de la crise.
Une enquête réalisée par Mediapart sous le titre « Masques : les preuves d’un mensonge de l’Etat » dévoile alors une pénurie de masques sidérante, et ce, dès le mois de janvier, alors que plus d’1,4 milliard de masques étaient disponibles en 2011, à la fin du quinquennat de Sarkozy.
Les responsables se renvoient la balle, Marisol Touraine, ancienne ministre de la Santé a déclaré que « Que certains prétendent qu’il y a pénurie parce que nous n’aurions pas fait ce qu’il fallait, c’est faux ».
Olivier Véran, actuel ministre de la Santé s’est défendu sous les propos suivants : « c’était en 2013, pas 2020, 2013, c’était une autre mandature »; « En 2010, il y avait dans notre pays un stock d’Etat d’1 milliard de masques chirurgicaux et 600 millions de masques FFP2″ mais “quand je suis arrivé au ministère il y avait 150 millions de masques chirurgicaux et aucun masque FFP2”.
L’enquête de Médiapart révèle alors que des dispositions auraient été prises quant à la dotation de stock en cas de pandémie, mais ces stocks auraient été liquidés durant le mandat de François Hollande.
Conflits d’intérêts entre des personnes qui ont exercé durant ce quinquennat, la solution pour cacher cette pénurie aurait été alors la diffusion de consignes sanitaires mensongères, comme un port de masque inutile pour éviter la propagation du virus.
Des déclarations qui n’ont fait que renforcer une lourdeur bureaucratique, et qui n’a pas convaincu les Français, qui se sont tout de même rués dans les pharmacies pour acheter ces masques, laissant ainsi plus de 1000 personnes appartenant au personnel soignant sans matériel et désormais contaminé.
Autre révélation frappante de Médiapart, l’arrêt des activités non essentielles qui a été trop tardif, des activités où le port du masque est essentiel, à l’instar d’Airbus, alors que le trafic aérien était suspendu.
L’enquête rappelle que Marisol Touraine, aurait supprimé en 2013 tous les stocks stratégiques de masques, estimant que c’est aux entreprises d’assurer la sécurité de leurs employés.
L’enquête pointe alors du doigt la faille de l’Etat pour appliquer des solutions probantes pour freiner l’épidémie, à savoir un dépistage massif, et un port de masques généralisé.
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