De plus en plus de personnes font l'aumône sur internet
Avec le covid-19, c’est l’ère de la mendicité 2.0
La mise au chômage de nombre de Marocains à cause de la pandémie du Covid-19 en a poussé certains, bon gré mal gré, à investir la Toile pour demander de l’aide. De nombreux cas ont suscité émotion et solidarité.
Coronavirus oblige, la Toile, et surtout les réseaux sociaux, sont devenus un espace privilégié d’expression…pour demander de l’aide. C’est ce que constate le quotidien Assabah dans son édition du vendredi 15 mai. De nombreuses familles nécessiteuses et ne pouvant subvenir à leurs besoins ont en effet investi pages, plateformes et sites internet ces dernières semaines dans des tentatives d’attirer la compassion et le soutien matériel des internautes, indique le quotidien.
Venant de toutes les régions du Maroc, et même de l’étranger comme pour certains Marocains bloqués en Turquie, certains exposent leur situation et implorent de l’aide. Nombre d’entre eux réussissent à créer des vagues de solidarité et des campagnes de collectes de fonds ou de denrées alimentaires.
«Fini la mendicité dans la rue et aux feux de signalisation. Le temps est désormais aux réseaux sociaux. Limité à des cas isolés, le recours aux réseaux sociaux pour réclamer aide et assistance est un phénomène de plus en plus massif. Cette tendance en dit long sur les souffrances qu’endurent certaines familles», peut-on lire dans Assabah. Elles concernent surtout les personnes travaillant dans l’informel ou sur une base journalière.
La plupart de ces appels trouvent un écho favorable de la part des internautes, notamment sur Facebook. Certaines familles nécessiteuses ont bel et bien reçu de l’aide, sous forme d’argent ou en nature, souligne le quotidien, précisant que les donateurs sont aussi bien des personnes physiques que des associations.
Si la plupart des bénéficiaires sont visiblement dans le besoin, rien ne dit cependant s’ils ont également profité des aides financières prévues par l’Etat et qui oscillent entre 800 et 1.200 dirhams par ménage, selon la taille de celui-ci, remarque Assabah. «Les donateurs, au vu de la maigre, bien que vitale, enveloppe étatique, ne posent que rarement la question», lit-on encore.
Mieux, des internautes ont pris les devants en créant des pages Facebook dédiées à rassembler les aides proposées, les centraliser et ainsi mieux les redistribuer. Les modalités d’envoi des aides restent néanmoins les outils «directs», les bienfaiteurs préférant envoyer les denrées alimentaires aux domiciles respectifs des bénéficiaires ou transférer l’argent à travers les mobiles des concernés.