(Vidéos) Fès: un phénomène météorologique inattendu au mois de juin
Météo : que s’est-il passé à Fès ? On vous explique ce phénomène
Des véhicules endommagés, des routes et trottoirs envahis par la grêle…les fassis ont été surpris samedi dernier par un phénomène météorologique inattendu en plein mois de juin. Explications.
La forte averse qui s’est abattue sur Fès et ses environs, samedi en fin de journée, causant de nombreux dégâts, est un phénomène qui se produit d’habitude en cette période de l’année dans des zones géographiques continentales à proximité de la montagne, suite à une différence de température entre la surface et la haute sphère, a indiqué le climatologue Mohamed Hanchane.
Ces brèves averses accompagnées de vent et de grêlons (diamètre supérieur à 5mm), se mêlant à la pluie, sont des giboulées, a expliqué à la MAP l’enseignant-chercheur à l’université Sidi Mohamed Ben Abdellah (USMBA) de Fès.
En effet, depuis plus d’une semaine, le Maroc a vécu une vague de chaleur qui a surchauffé la surface du sol, a-t-il fait observer, ajoutant que depuis vendredi, une coulée froide en provenance du nord, dirigée par une dépression sur l’Europe de l’ouest et pénétrant au Maroc par l’ouest (isotherme -40°C et 35°C et isohypses entre 944 et 952 damgp), a rendu l’air instable avec des phénomènes d’ascendance violents au niveau de l’air chaud et humide.
L’air s’est ainsi condensé rapidement et a donné lieu à une forte coalescence des gouttelettes d’eau qui se sont transformées en grêlons d’une grande taille, a-t-il poursuivi.
« Nous pouvons nous attendre à cette situation lorsqu’un contraste thermique s’installe entre une surface chaude et un air froid en altitude », a relevé le climatologue, notant que cette situation peut être prévisible « quelques jours à quelques heures avant sa survenue, mais il est difficile d’estimer son intensité et son étendue géographique ».
Concernant la répétition de ces phénomènes, le chercheur a expliqué que sur le plan climatologique, ce sont des phénomènes récurrents en cette période de l’année, mais avec une fréquence rare. Par ailleurs, a-t-il poursuivi, les recherches menées dans le cadre des risques climatiques permettent de constater que leur tendance est vers l’augmentation en termes d’intensité et de fréquence de retour.
« Cependant, il est encore difficile pour nous, pour le moment, de trancher sur sa généralisation », a-t-il fait remarquer. Selon lui, les projections climatiques futures en climat méditerranéen (sur les 100 prochaines années) prévoient une intensification du phénomène à cause du réchauffement climatique.
Il n’a pas manqué à cet effet de lancer un appel pour la promotion de la recherche. « Étant donné la complexité de cette problématique, il est devenu urgent d’encourager la recherche climatologique au Maroc sur toutes les dimensions temporelles (passée, présent et futur), à l’instar des autres pays du nord de la Méditerranée.
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