vendredi, avril 19, 2024
Société

France: les prénoms les moins susceptibles d'obtenir la mention "très bien" au Bac

Voici les prénoms les moins susceptibles de décrocher la mention «  Très bien  » au Bac




Après la proclamation des résultats du Baccalauréat 2020 en France, le sociologue Baptiste Coulmont a commenté les prénoms qui ont le plus souvent la mention «  Très bien  » au Bac et ceux qui ont moins de chance d’en avoir.




A quel point un prénom nous renseigne-t-il sur l’origine sociale de celui qui le porte ? Et comment s’appellent aujourd’hui les ados qui réussissent le mieux à l’école ?
Pour répondre à ces questions, le sociologue français Baptiste Coulmont publie chaque année un graphique qui analyse les prénoms portés par ceux qui ont obtenu une mention « très bien » aux baccalauréats général et technique (soit 16/20 ou plus). En France, si le candidat aux épreuves l’a autorisé, cette information est publique. 
Résultat : pour 2020, le trio de tête est formé par Joséphine, Adèle et Anouk. Plus de 30% des filles qui portent l’un de ces prénoms ont décroché une mention « très bien ». Chez les garçons, Gaspard, Timothée et Augustin sortent du lot.




À l’inverse, les Jordan, Rayane et Mohamed sont moins souvent susceptibles d’obtenir cette fameuse mention synonyme d’excellence dans le système scolaire français.

Signalons au passage que, en France, les copies des examens écrits sont anonymisées. Un élève ne peut donc pas obtenir de meilleurs points s’il porte un prénom « bien vu » par le professeur. Et il n’y a aucun lien direct entre un certain prénom et les « chances » de réussir au bac.
Les Joséphine nées en 2020 n’auront donc peut-être pas le même destin sur ce graphique que les Joséphine nées en 2003. Pour connaître les prénoms qui ont un profil similaire au vôtre, Baptiste Coulmont propose un moteur de recherche, à retrouver en cliquant ici.









« Millésime particulier »
« Ce millésime est particulier, rappelle le sociologue sur son blog. L’épidémie de Covid-19 a empêché les épreuves habituelles, et ce sont les notes harmonisées du contrôle continu qui ont servi de notes au bac.« 
Cependant, poursuit celui qui a aussi publié une « Sociologie des prénoms », « cela ne semble pas avoir modifié la distribution des mentions par prénom. En gros, […] la fréquence d’accès à la mention très bien a été multipliée par 1,5. Mais les prénoms qui avaient peu accès à la mention ‘très bien’ en 2019 ou 2018 n’ont — comparativement au reste — pas vu leur position dans le nuage se déplacer.« 




Un tel graphique permet malgré tout de mettre en lumière deux choses qui paraissent évidentes en théorie mais qui ressortent encore plus ici :

  • La réussite scolaire est liée à l’origine sociale. Les parents qui ont une position sociale différente choisissent des prénoms différents ;
  • Les filles réussissent mieux à l’école, comme le montre la présence de prénoms féminins en rouge sur le graphique.

C’est aussi l’occasion de se rendre compte des modes dans l’attribution des prénoms, comme l’illustrent les images ci-dessous extraites d’un graphique interactif mis au point par le site internet dataaddict.fr.




Certains sont en croissance, parfois fulgurante, d’autres apparaissent en fin de carrière. On a souvent parlé des Kevin qui ont connu leur apogée en France en 1991. Les Jordan vivent un peu le même destin (près de 6600 naissances en France en 1993, moins de 400 dix ans plus tard).

« Le prénom n’est pas magique. Il ne favorise pas de lui-même un résultat plutôt qu’un autre. Le prénom est le reflet indirect de l’origine sociale. D’une année sur l’autre, les variations peuvent être importantes, surtout pour les prénoms peu fréquents (donnés à moins de 300 personnes). Exercez toujours votre esprit critique« , souligne Baptiste Coulmont.




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