vendredi, avril 26, 2024
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La Palestine retirée de Google Maps?

La Palestine retirée de Google Maps?




Google Maps et Plans sont accusés d’avoir effacé la Palestine de leurs cartes. Depuis quelques heures, de nombreux internautes s’interrogent. En tapant « Bande de gaza » ou « Cisjordanie » sur Google Maps, plus rien n’apparaît. Dans un mélange d’incompréhension et de colère, les réactions se multiplient sur la toile.




Ainsi, on peut lire au sujet de Google Maps qui a retiré la Palestine de ses cartes:


















D’ailleurs, une pétition vient d’être lancée sur le site change.org. La pétition, intitulée « Google, remettez la Palestine sur vos cartes ! », explique :
« La Palestine n’apparaît pas sur Google Maps. Pourquoi pas? Israël, établi sur une terre palestinienne, est clairement désigné. Mais il n’est pas fait mention de la Palestine. Selon Google, la Palestine n’existe pas.
L’omission de la Palestine est une insulte grave au peuple palestinien et sape les efforts des millions de personnes qui sont impliquées dans la campagne pour garantir l’indépendance palestinienne et la liberté contre l’occupation et l’oppression israéliennes.




Il s’agit d’un problème important, car Google Maps est désormais considéré comme une référence par les gens du monde entier. Ycompris les journalistes, les étudiants et d’autres personnes effectuant des recherches sur la situation israélo-palestinienne. »

De nombreuses publications sur les réseaux sociaux s’insurgent du fait que la Palestine vient d’être retirée des outils cartographiques des deux géants américains. En réalité, le nom du territoire n’y a jamais été mentionné.
Depuis quelques heures, le hashtag #PalestineIsHere (la Palestine est ici) enflamme les réseaux sociaux. Sur Twitter notamment, de nombreuses personnes affirment que Maps et Plans, les services cartographiques de Google et Apple, viennent d’effacer la Palestine de leur fonctionnalité.




Une publication sur Instagram a même reçu près d’un million de mentions « j’aime » et a été relayée par plusieurs personnalités (après une modification, le post mentionne désormais la présence d’une fausse information).

Pour les internautes, cette absence de reconnaissance mettrait en lumière le parti pris des deux Gafa, qui soutiendraient ainsi indirectement la politique israélienne d’annexion.
Pourtant, le nom de l’État de Palestine n’a jamais figuré sur leurs cartes, comme l’expliquait Elisabeh Davidoff, une porte-parole de Google en 2016.








La fausse information remonte à 2016
Il y a quatre ans déjà, cette rumeur avait circulé sur Internet après la publication d’un communiqué de journalistes palestiniens dénonçant la représentation différenciée de la Palestine sur Google Maps, vis-à-vis des forces occupantes.
À cette époque, le nom « Palestine » n’apparaissait pas non plus sur la carte développée par le moteur de recherche. Comme c’est aussi le cas sur celle d’Apple, le pays n’y est représenté que par des pointillés au sein de l’État colonisateur qui, lui, est bien cité.
Toutefois, sur Maps, la Bande de Gaza et la Cisjordanie sont distinctement désignées et un onglet tiré de l’encyclopédie en ligne Wikipedia indique que la Palestine « revendique son établissement sur les territoires palestiniens occupés ».









Cette absence de dénomination du territoire s’explique par le fait que la Palestine n’est pas reconnue par 21 membres de l’ONU.
En effet, si elle est un État observateur de Nations unies depuis 2012, elle n’en est pas membre. Or, pour mettre au point leurs plans, Apple et Google s’appuient justement sur ces données.
Les noms de la République turque de Chypre du Nord ou de l’Abkhazie, deux États qui ne sont pas non plus reconnus par l’ensemble de la communauté internationale, sont ainsi absents des cartes des deux firmes américaines.




Les cartes ne sont pas neutres
En revanche, le Kosovo (sur Google uniquement) et Taïwan apparaissent clairement, alors qu’ils disposent du même statut géopolitique que la Palestine, malgré une reconnaissance par davantage d’États.
Une différence de traitement lourde de sens quand on connaît la force de frappe des deux outils. Ces cartes, utilisées par des millions de personnes dans le monde, et la façon dont elles sont construites ont une portée symbolique.
De quoi relancer une pétition ouverte lors du déclenchement de la polémique en 2016, et déjà signée par plus de 847.600 personnes, qui dénonce une « grave insulte au peuple palestinien » et demande l’inscription du nom « Palestine » sur Google Maps.