Près de 500 MRE morts de la covid-19, un chiffre très élevé comparé aux décès au Maroc
Près de 500 MRE morts de la covid-19, un chiffre très élevé comparé aux décès au Maroc
Le nombre de décès dus au nouveau coronavirus au sein de l’émigration marocaine a atteint quelque 500 personnes pour une population d’environ 5 millions de personnes.
Cette déclaration émane du secrétaire général du Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME), Abdellah Boussouf, dans un entretien accordé à la MAP, à l’occasion de la journée nationale du migrant (10 août). « Ce chiffre reste très élevé comparé au nombre de décès au Maroc qui ne dépasse pas les 449 personnes pour une population de près de 36 millions.
Cette vulnérabilité est peut-être due à la situation socio-économique et sanitaire d’une catégorie des Marocains du monde dans les pays de résidence », a-t-il commenté, soulignant qu’ « aucun dépassement n’a été enregistré parmi les rangs des immigrés marocains, ni aucun acte ou comportement portant atteinte à la santé publique des pays où ils vivent ».
Boussouf a également noté les répercussions négatives du confinement des MRE sur l’économie marocaine, notamment par « le remarquable déclin des transferts financiers lors des cinq premiers mois de l’année ». En effet, « les transferts de fonds ont baissé de 12,4%, soit 22,67 MDH, selon l’Office des changes ».
Et d’ajouter: « Le même constat a été relevé par la Banque Mondiale, qui prévoit une baisse historique des transferts de fonds des migrants d’environ 20 % en 2020. Une réalité qui aura sûrement un impact négatif sur les recettes budgétaires nationales notamment en termes de réserve de devises et sur la consommation des foyers dépendants des transferts de leurs proches ».
Par ailleurs, lors d’une rencontre sous le thème « Pour renforcer la contribution des MRE dans les chantiers de développement » organisée lundi à Rabat par le ministère délégué chargé des Marocains résidant à l’étranger, en partenariat avec des institutions nationales, le SG du CCME a appelé à la création d’une agence nationale dédiée à la mobilisation des compétences marocaines à l’étranger regroupant les acteurs publics et privés.
La mission de cette agence serait de suivre les projets et évaluer la politique nationale relative aux compétences marocaines à l’étranger ainsi que de coordonner l’accès des compétences issues de l’immigration aux opportunités qu’offrent les chantiers de développement nationaux, a relevé Boussouf à cette occasion.
Il a par ailleurs mis l’accent sur la nécessité de s’ouvrir davantage sur les connaissances scientifiques et les nouvelles technologies dans le monde et d’élargir la capacité d’assimiler les « technologies importées » en s’appuyant sur un modèle marocain basé sur les besoins nationaux et l’investissement dans le développement des spécificités marocaines pour qu’elles deviennent des ressources et offrent des opportunités de concurrence sur le plan international.
Boussouf a en outre souligné l’importance d’appréhender l’implication de ces compétences dans la dynamique de développement sous le prisme de « win-win », notant que la décision du retour au Maroc de ces compétences pour y investir ou transférer leurs expertises demeure tributaire de garanties institutionnelles bien définies et de la réduction de risques pour elles et leurs familles.