samedi, avril 20, 2024
Faits divers

Belgique: interrogations quant au véritable âge d’un jeune Marocain

Belgique : imbroglio autour de l’âge d’un jeune Marocain




En Belgique, un jeune Marocain soupçonné de trafic de drogue a été remis en liberté après avoir clamé qu’il est mineur. Pourtant, des tests osseux prouvent qu’il est majeur.




La division Verviers du parquet de Liège l’appelle Salaheddirine B. mais le jeune Marocain affirme que son nom est Saïdi T. En mars 2020, il arrive à Verviers. Il était sans domicile fixe. En juin, il est arrêté pour trafic de drogue. Il est soupçonné d’importer, d’exporter, de transporter et de vendre de la cocaïne, rapporte La Dernière Heure.
À la barre, il dit ne pas être majeur pour éviter la prison mais les tests osseux (« Geulich et Pyle ») prouvent le contraire. Il déclare avoir 16 ans. La chambre du conseil confirme l’authenticité des tests. Saïdi est inculpé et incarcéré à Lantin. Son avocat Christophe Van der Beesen conteste les résultats des tests.




« Que des tests osseux puissent poser un âge adulte de façon irrévocable me semble en soi sujet à caution. Ces tests sont remis en cause pour leur manque de fiabilité. Par exemple, le niveau de maturation osseuse dépend aussi de l’origine ethnique, du régime alimentaire et de facteurs endocriniens ». Il interjette appel.
La chambre des mises en accusation sollicite les services d’un expert qui confirme la position de l’avocat : les tests ont une marge d’erreur. Le 6 août, le jeune Marocain est libéré de l’IPPJ, un centre fermé pour mineur. Mais cette libération n’a duré que quelques secondes. Les enquêteurs tombent sur une photo de carte d’identité au nom de Salaheddine B., 22 ans. La personne sur la photo est Saïdi.




Il est inculpé pour « port public d’un faux nom » et une nouvelle affaire de coups et blessures. Il retourne en prison. Une fois de plus, son avocat fait appel. « Mon client dit qu’il s’est inventé une identité de majeur pour pouvoir voyager. Ensuite, il ne s’agit que d’une reproduction de carte d’identité. Avec du numérique, on peut tout trafiquer, explique M. Beesen.
Il ne s’agit pas du document officiel. Et quand bien même, une fausse carte d’identité, ça s’achète facilement. En fait, il n’y a pas eu d’investigation réelle. Est-il connu des instances marocaines ? S’il s’agit de Salaheddine B., âgé de 22 ans, c’est aux enquêteurs à en apporter la preuve ». Mardi, la chambre des mises en accusation a délibéré. Saïdi, le « mineur » est acquitté. Il devra quitter Lantin.