jeudi, avril 25, 2024
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(Vidéo France2) Témoignage d’une Marocaine née avec un handicap

(Vidéo) Témoignage émouvant d’une Marocaine née avec un handicap




L’émission “ça commence aujourd’hui” de France 2 a reçu le jeudi 10 septembre 2020, une jeune Marocaine de 21 ans née avec une malformation. Faustine Bollaert, la présentatrice de l’émission, a été bouleversée par le témoignage poignant de la jeune Raja.




Les téléspectateurs de “Ça commence aujourd’hui” ont découvert une femme qui assume avec calme et sérénité son handicap. Mais avant de parvenir à cet état d’esprit, elle a dû prendre sur elle de nombreuses situations gênantes. Raja est née avec “un surplus de graisse au visage, dans le dos, sur le pied gauche et au niveau du ventre”.
À 4 ans, elle a été obligée de quitter le Maroc pour s’installer en France. La seule alternative pour avoir accès à l’éducation et à des soins de qualité. Elle a subi au total dix-sept interventions chirurgicales. Dans son témoignage la jeune marocaine a raconté avoir fait face aux injures, aux préjugés les plus sordides au Maroc. «  Là-bas, à chaque fois que j’allais dans une crèche, on me refusait l’accès.




Sous prétexte que j’ai une malformation, pour certaines personnes, un handicap veut forcément aussi dire qu’on a un handicap mental. On disait à mes parents qu’ils devaient m’amener dans un institut spécialisé  ». Elle se souvient de chaque mot, de chaque geste qui lui ont fait sentir qu’elle est différente des enfants de son âge.
Elle pensait qu’en France, elle serait à l’abri des insultes, de la discrimination. Mais grande a été sa déception lorsqu’à l’adolescence, elle a été la cible des railleries les plus atroces. Elle confie que ses photos se sont retrouvées sans son consentement sur internet, l’exposant à un harcèlement qui ne dit pas son nom. Mais elle a fait face à tout cela avec force et dignité.




«  Quand on naît avec une malformation qui se voit et qu’on sait que les gens nous regardent, en fait, je n’avais pas d’autre choix que de m’assumer. Ce n’est pas un choix qu’on fait, on est obligé  », a-t-elle confié. Aujourd’hui elle assume sa différence et pense qu’elle ne doit pas se briser pour une situation qu’elle n’a pas choisie.
«  Moi, je sais qu’une personne qui me voit va se souvenir de moi toute sa vie  », a-t-elle ajouté. Très active sur les réseaux sociaux, Raja a aujourd’hui une chaîne Youtube qui a déjà 25 000 abonnés. Le but est de s’assumer et de pousser les personnes dans son cas, qu’elles ne doivent pas baisser la tête devant la méchanceté gratuite, la discrimination déroutante.




«  Je suis beaucoup dans l’autodérision, c’est-à-dire que je peux rigoler de moi-même. Ça ne me dérange pas et c’est ça que les gens aiment bien, c’est la bonne humeur et c’est ce que j’essaye de leur apporter.  ». Pour elle, il n’est pas question de s’auto-flageller devant une situation qui échappe à la compréhension humaine.
«  C’est soit tu t’enfermes entre quatre murs et tu meurs comme ça, soit tu vis ta vie et tu te fiches de ce que les gens pensent  ». Entre croupir sous le poids des moqueries et des préjugés ou vivre sa vie comme si de rien n’était, Raja a fait son choix et l’assume de toutes ses forces, précise la même source.