vendredi, avril 26, 2024
NationalSociété

Chronique: Affaire Adnane Bouchouf

Chronique: L’affaire Adnane Bouchouf




Samedi 12 Septembre 2020, le royaume du Maroc est bouleversé par un bien triste nouvelle. Adnane Bouchouf âgé de 11ans a quitté le monde de la pire manière qui soit, violé et étranglé jusqu’à la mort il fut enterré par la suite prés du domicile de ses parents. Les marocains de tout horizon et au delà du territoire ont exprimés leur dégout et leur mépris envers son ravisseur. Ainsi que leur compassion envers la famille de la victime, parti bien trop tôt




Certains réclament la peine de mort tandis que d’autres veulent que la loi s’applique de manière forte et implacable. Sur la toile, d’autres dénoncent aussi les peines de prisons légères dont bénéficient les violeurs et les pédophiles au Maroc.
Qu’en est-il en réalité ? Ce crime abject mérite-t-il la peine de mort ou serait-il meilleur de laisser à la justice d’en découdre avec ce criminel ?
Bien que ces questions soient claires, il est important de noter ici que ce crime atroce et d’une cruauté absolue reste l’œuvre d’un homme âgé d’à peine 24 ans qui, comme l’a-t-il assuré, fut victime lui-même d’un viol étant plus jeune.
Peut-on justifier la cruauté par de la cruauté ou devons-nous nous évertuer à ce quelle ne se reproduise plus jamais? Lundi 07 septembre 2020, le petit Adnane quitte le domicile familial afin d’acheter des médicaments de la pharmacie de son quartier de Beni Maqada, malheureusement il n’en reviendra jamais.




L’homme responsable de ce drame dont on ne sait que deux choses: son âge 24 ans et la première lettre de son prénom A., a pu dissimuler et enterrer la dépouille de sa victime sans que personne ne s’en rende compte pendant plus de quatre jours jusqu’à ce que la DGSN commence son enquête.
Il est très important de remarquer que nous ne savons rien de ce criminel ni du nombre des victimes ou des crimes qu’il a pu commettre.
Qui est cet homme, encore jeune, capable de commettre ce qu’il y a de plus abominable en l’Homme, qu’en est-il de son passé et de l’endroit où il a grandi ? Est-il récidiviste ?
Y a-t-il eu d’autres enfants innocents qui ont vécus le même drame que le petit Adnane ? Il est essentiel d’avoir ces informations pour pouvoir trancher entre ceux qui réclament la peine de mort et ceux qui veulent que justice soit faite, bien qu’ils ne demandent qu’une seule et même chose: justice.




Confucius a dit « Rendez le bien pour le bien et la justice pour le mal » le mal étant commis, ce serait à la justice de s’en occuper, mais quand la justice humaine est flexible, que faire ? Il faut rappeler qu’au Maroc, la peine encourue pour viol sur mineur reste extrêmement légère : 2 à 5 ans de prison seulement.
Il est en effet noble de vouloir que justice soit faite et que les lois s’appliquent de la même manière sur tous, car si ce n’est pas là le procédé à suivre comment pourrions-nous dire que nous sommes civilisés ?
La peine de mort bien que plus radicale n’effacera pas des mémoires le drame d’Adnane et n’enlèvera pas le souvenir de cet être cher arraché trop tôt à ces parents.
Le président de l’AMDH au Maroc s’est exprimé sur cette affaire; « Aujourd’hui, nous avons besoin d’une loi Adnane. Il faut qu’il y ait des peines fermes et dures ».




Cette affaire dont le bourreau est passé devant le juge Lundi 15 Septembre après la fin de l’enquête préliminaire est loin d’être finie, mais il convient de tenir l’opinion publique au courant des dénouements de cette affaire.
Il convient aussi de mener une enquête plus approfondie sur A. et sur les endroits qu’il fréquentait avant de s’installer à Tanger pour y travailler.
Quand le mal est fait et que c’est à la justice de prendre le relai, la justice doit être rendue à chacune des victimes, quelles soient disparues ou victimes de viol.
Pour le moment, nous ne savons pas grand-chose du criminel répondant au pseudonyme de A.; nous avons le droit d’en savoir plus et d’en demander plus à la « justice » qui se manifeste à travers des forces de l’ordre et des parquets compétents. La peine de mort n’est pas la solution finale à ce problème, quant à la justice, elle devra, une fois de plus, être flexible (dans le bon sens).




Elle devra imposer une nouvelle dynamique et de nouvelles lois pour traiter ce genre d’affaires dans le futur. L’affaire Adnane Bouchouf aura fait couler beaucoup d’encre au Maroc et ailleurs.
On a rarement été informé d’une histoire aussi macabre dans notre pays bien que cela se produise plus souvent qu’on ne l’imagine et ce sans jamais être médiatisé, ce qui est en soit un plus grand problème.
Les partisans de la peine de mort et ceux qui y sont contre ont tous deux raison de vouloir une justice bien que l’une soit très différente de l’autre.
Comme l’avait dit Thomas Corneille « Qui sauve un criminel se charge de son crime » en l’absence de sauveur on ne peut qu’espérer – sans remord – au criminel A. la pire des peines pour son crime inqualifiable. En souhaitant bien sûr à la famille du petit Adnane de faire leur deuil en paix et loin de toute cette attention médiatique à leur égard.
Omar Barakate