samedi, avril 27, 2024
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(Chronique) Covid-19 au Maroc: un air de panique après 29 semaines

(Chronique) Covid-19 au royaume du Maroc: un air de panique après 29 semaines




L’année 2020, a environ trois mois de sa fin, a dès son début été mouvementée en catastrophes naturelles et en fléaux. Déforestation, incendies ravageurs, ainsi que le nouveau coronavirus ont fait de cette année une date marquée à jamais dans l’histoire du 21ème siècle.
Ce virus nouveau et déprédateur a touché le globe terrestre en entier; des pays développés au pays du tiers monde, personne n’en a été épargné.
Cette pandémie mondiale a démontré les failles d’un système économique frêle et en proie à la crise depuis bien longtemps. Les systèmes de santé de plusieurs pays ont été pointés du doigt face à cette crise sans précédent.
Fruit de l’évolution de l’Homme ou celle du capitalisme mondial, le monde et notamment l’économie mondiale, ont pris un sacré coup face aux problèmes engendrés par la covid-19.




Chômage, licenciements abusifs, entreprises au bord de la faillite, les ménages déjà en état de précarité ont aujourd’hui du mal à vivre et à s’adapter à ce nouveau chamboulement économique.
Le Maroc a été depuis le début de l’annonce de l’état d’urgence sanitaire l’un des pays au ratio le plus faible de cas de contaminations à la covid-19; géré par une main de fer dans un gant de titane, le royaume a su gérer la première vague du nouveau coronavirus, ayant décrété l’état d’urgence sanitaire et imposant le confinement dés le 2 Mars après que le premier cas de contamination fut annoncé par le ministère de l’intérieur.
Interdiction de sortir sans autorisation, couvre feu à 18h, fermeture des restaurants et des marchés, la première vague n’aura touché que très peu de personnes à travers le royaume.
Les aides sociales furent distribuées au plus démunis (surtout dans les campagnes).




Et la caisse nationale de sécurité sociale donna des compensations aux ménages dont les entreprises durent fermer afin de ne pas être contraintes à faire faillite.
Dénombrant quelques milliers de cas au cours du confinement, le Maroc fut salué par la presse mondiale pour avoir su gérer cette crise en gardant un taux de létalité faible et peu de contaminations.
Après le 10 juin, le déconfinement fut annoncé après le mois sacré du ramadan et le pays retrouva quelque peu sa dynamique d’avant la crise liée à la covid-19. Les plages furent réouvertes ainsi que les restaurants et les cafés; les citoyens purent profiter d’un air de liberté qui eut malheureusement des conséquences désastreuses.
Trois mois après le confinement, le royaume passa de l’un des pays les moins touchés au 2ème pays le plus touché d’Afrique (105.346 cas au total) après l’Afrique du Sud dépassant l’Égypte (qui est pourtant trois fois plus peuplé).




Ceci tout en ayant néanmoins un taux de létalité relativement bas (1.8 % contre 5.6% en Égypte).
Le gouvernement d’El Othmani qui a su gérer cette crise, en se basant sur la peur et le patriotisme des marocains, n’a pas su remettre son gant en titane après la levée du confinement car les conséquences pourrait être désastreuses sur l’économie du pays qui est à peine en relance, le système de santé marocain est aussi à déplorer.
Malgré la création d’hôpitaux de campagne à Benslimane et à El Jadida et malgré l’importation et la fabrication de respirateurs artificiels, la deuxième vague fit beaucoup plus de victimes au Maroc, le plaçant ainsi dans la liste des pays les plus touchés par ce fléau.
En l’absence d’infrastructures hospitalières digne de ce nom, le Maroc démontra que le pays n’était pas en réelle mesure de combattre la covid-19, et que malgré les quelques 2.000 tests PCR par jour, la prévention des « cas contact » n’est pas pour autant pratique.




Le système économique marocain ne fut pas épargné à l’instar des autres pays à travers le monde; des aides qui se chiffrent en milliards furent débloqués pour atténuer la crise.
Les grandes entreprises ce sont retrouvés en déficit net depuis ces vingt neuf semaines de covid-19; certaines PME se sont vues obligées de mettre la clef sous la porte.
Tandis que des grosses entreprises et des multinationales basées au royaume se sont mises à licencier leurs employés de manière inattendue. À l’exemple de la Royal Air Maroc qui a vu son chiffre d’affaires baisser à cause de la rupture des liaisons aériennes (soit une perte de 50 millions de dirhams par jour), et qui de ce fait a licencié plus de 140 salariés.
Tandis que la plupart des marocains ne ressentent plus l’amertume du danger que tous redoutaient au début, le relâchement de certains aura coûté la santé des autres (en rappelant que 80% des cas testés positifs à la covid-19 sont asymptomatiques).




Et cela aura eu un impact négatif sur l’image du pays qui devra régler sa gestion de la crise ainsi que se projeter vers l’avenir et se préparer pour une éventuelle crise de la même ampleur.
Cette crise liée à ce fléau n’est pas prête d’être finie et les conséquences qu’elle engendrera sont encore inconnues, mais il est sûr qu’elles auront un impact négatif sur une économie faible qui a du mal à reprendre sa dynamique.
En souhaitant évidement une prise de conscience généralisée de la part de ceux qui agissent comme si ce virus n’existait plus ou n’existait pas. Averroès avait clairement annoncé que « L’aveugle se détourne de la fosse où le clairvoyant se laisse tomber ».
Il serait en effet temps que les marocains se remettent en question pour éviter le pire à ceux qui sont le plus enclins à être touché par la covid-19 que ce soit pour des raisons médicales, économiques ou sociales.
Omar Barakate