9 chefs de ménages réfugiés sur 10 ont cessé de travailler pendant le confinement au Maroc
HCP: 9 chefs de ménages réfugiés sur 10 ont cessé de travailler pendant le confinement au royaume du Maroc
Un total de 9 chefs de ménage réfugiés actifs occupés sur 10 ont cessé de travailler pendant le confinement, selon une enquête réalisée auprès des réfugiés au Maroc par le Haut-Commissariat au Plan (HCP), en partenariat avec le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR).
Parmi les 43,8% des chefs de ménages réfugiés actifs occupés, 87,1% ont cessé d’exercer leur emploi pendant le confinement, 5,7% contre une indemnité et 81,4% sans aucune indemnité, précise le HCP dans son enquête sur l’impact de la Covid-19 sur la situation socioéconomique et psychologique des réfugiés au Maroc.
Dans le détail, la cessation d’activité concerne 78,5% des Yéménites, 86,4% des Syriens, 89,4% des Centrafricains et 94,8% des Ivoiriens. En revanche, 11,6% des chefs de ménages réfugiés actifs occupés ont continué d’exercer leur emploi, 7,5% à temps partiel et 4,1% à plein temps, relève la même source.
Elle note qu’une infime minorité des actifs occupés (1,3%) ont changé leur activité pendant le confinement. L’enquête fait également ressortir que parmi les réfugiés ayant perdu leur emploi suite au confinement, 6,1% ont reçu une aide de la part de l’employeur ou de l’État, soulignant que la moitié des aides reçues (49,3%) provient des employeurs, sous forme de salaires ou de congés payés et 29,6% de l’État, notamment, à travers le programme d’aide aux salariés formels inscrits à la CNSS.
Face à la perte d’emploi, plus de 9 réfugiés sur 10 (92,2%) jugent ces aides insuffisantes pour compenser la perte de revenus occasionnée par l’arrêt du travail.
Parmi les raisons citées par les réfugiés ayant perdu leur activité à cause de la pandémie et qui n’ont bénéficié d’aucun soutien, figurent principalement leur statut légal avec 54,6%. D’autres considérations sont évoquées dont le fait de ne pas être au courant (8,9%), de non déclaration à la CNSS (8,3%) ou d’un refus de la demande (8,2%).
De manière globale, 78,4% des réfugiés ont reçu au moins un transfert de différentes sources, ceux dirigés par les hommes (81,2%) plus que ceux dont le chef est une femme (65,2%). Cette proportion se situe à 48,7% parmi les Ivoiriens, 75% les Centrafricains, 77,7% les Syriens, 83,4% les Sud Soudanais et 89,9% les Yéménites.
Concernant l’origine des principaux transferts reçus par les réfugiés, le HCR est le principal fournisseur des aides aux réfugiés sous forme d’allocations financières, note l’enquête, précisant que 82,1% des réfugiés ont reçu des transferts de cette institution, 11,3% de membres de la famille ou d’amis, 3,8% de la société civile, 1,6% de l’Etat marocain et 1,2% d’institutions privées.
S’agissant des principales inquiétudes pendant le confinement, les réfugiés perçoivent comme première inquiétude, la baisse du revenu avec 61,7%, 82,6% parmi les Syriens et 31,6% parmi les Sud Soudanais. Ils perçoivent également d’autres préoccupations comme la perte d’emploi (41%).
Mais aussi la perturbation du mode de vie (24,6%), la privation d’activités de loisirs (22,7%), l’approvisionnement en produits de premières nécessités (19,3%) et le suivi des études des enfants (15,4%). Menée du 2 au 8 juin 2020, cette enquête a ciblé un échantillon de 600 ménages, représentatif des différentes catégories des réfugiés, selon le pays d’origine, la ville de résidence, l’âge, le sexe et le niveau scolaire.
Dans le respect des mesures prises dans le cadre du confinement sanitaire, notamment la distanciation sociale, la collecte des données de cette enquête a été réalisée par voie téléphonique en utilisant la méthode de collecte assistée par tablettes.