L’Europe va faciliter l’accès des compétences marocaines
L’Europe va faciliter l’accès des compétences marocaines
L’Europe cherche à assouplir ses lois sur l’immigration pour faciliter l’accès des compétences étrangères. Son parlement s’empresse de faire passer ces textes afin de contrer les Etats-Unis qui sont entrés en compétition dans le recrutement de cadres qualifiés, d’origine maghrébine.
Le Parlement européen s’apprête à adopter une nouvelle loi unifiée sur l’immigration afin de faciliter l’accès direct des compétences étrangères dans les pays du vieux continent.
Ce sont essentiellement la France, l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne qui cherchent à profiter de cette loi pour combler leur déficit en ressources humaines qualifiées.
Ces pays ciblent plus particulièrement les travailleurs hautement qualifiés, d’origine maghrébine, qui se sont distingués pendant la crise épidémiologique dans les spécialités médicales et dans les domaines de la recherche.
Le rapporteur de la commission des Affaires étrangères du Parlement européen avait déjà souligné que les Etats-Unis, le Canada et l’Australie étaient entrés en compétition avec l’Europe.
Une compétition pour recruter les travailleurs qualifiés étrangers, spécialisés dans la médecine, l’ingénierie, les recherches aéronautiques et les sciences nucléaires.
Du coup, ajoutait le même intervenant, pour que l’Europe puisse garder sa compétitivité internationale dans l’économie, la médecine et les autres disciplines, il faut qu’elle adopte de nouveaux textes pour faciliter l’accès des compétences étrangères sur ses territoires.
La nouvelle loi européenne, connue sous le nom de « Blue Card », concurrence le système de la carte verte (Green Card) utilisé par les Etats unis pour attirer les cadres hautement qualifiés.
Comme les Européens, les Américains ciblent les travailleurs qualifiés, d’origine maghrébine, imprégnés pour la plupart de la culture occidentale et donc facilement intégrables dans leur société.
Le quotidien Al Ahdat Al Maghribia rappelle que plusieurs médias français avaient révélé, récemment, qu’une course effrénée était actuellement menée entre les hôpitaux et les laboratoires d’analyses médicales de plusieurs pays européens pour recruter des médecins marocains, tunisiens et sénégalais.
Ce plan d’embauche proactif vise à combler la carence criante constatée, en cette de période de crise épidémiologique, dans les ressources humaines au sein des centres hospitaliers de ces pays.
En France, les centres hospitaliers, ainsi que les laboratoires d’analyses médicales, ont créé des portails électroniques dédiés à cette campagne de recrutement de médecins et de biologistes marocains.
Mieux encore, des spécialistes du recrutement, des cabinets, ainsi que les dirigeants de certaines sociétés se déplacent aujourd’hui au Maroc pour débaucher les cadres marocains.
Ce sont 600 ingénieurs qui quittent le Royaume chaque année pour travailler à l’étranger. La plupart d’entre eux ont été directement recrutés à Casablanca, lors de campagnes organisées dans les salles de conférence des grands hôtels de la capitale économique.
Nombre d’entre eux sont développeurs mobile, architectes système ou consultant en big data et partent principalement vers la France.
Autant dire que la fuite des cerveaux marocains, qui a commencé depuis des décennies, se poursuit avec beaucoup plus d’intensité ces derniers temps.
Plusieurs chefs d’entreprise marocains ont commencé à sentir l’impact de cette « fuite » en enregistrant un taux de rotation salariale de 30% en 2019. Un chiffre qui a doublé en cinq ou six ans.