mardi, avril 23, 2024
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Donald Trump annonce une normalisation des relations entre Israël et le Soudan

Le président américain annonce une normalisation des relations entre Israël et le Soudan




Jusqu’au mois dernier, les seuls Etats arabes à reconnaître Israël étaient l’Egypte et la Jordanie. Washington a multiplié les pressions pour que Khartoum normalise ses relations avec Israël avant l’élection présidentielle du 3 novembre.




Israël et le Soudan ont accepté de normaliser leurs relations diplomatiques, a annoncé, vendredi 23 octobre, le président américain, Donald Trump – une décision qui doit mettre fin à des décennies d’hostilités. C’est dans le bureau Ovale qu’il a déclaré que les deux pays ennemis avaient fait « la paix ».
M. Trump était au téléphone, sur haut-parleur, avec le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, et son homologue soudanais, Abdallah Hamdok. « Le Soudan et Israël ont accepté de normaliser leurs relations, de mettre fin à l’état d’agression entre eux », a confirmé vendredi soir la télévision d’Etat soudanaise, en faisant référence à un communiqué commun du Soudan, des Etats-Unis et d’Israël.
Le premier ministre soudanais a remercié M. Trump d’avoir décidé de retirer son pays de la liste des Etats soutenant le terrorisme, affirmant que cette décision aurait un impact économique majeur. « Nous œuvrons à avoir des relations diplomatiques qui servent au mieux les intérêts de notre peuple », a par ailleurs tweeté M. Hamdok.






« Nous agrandissons le cercle de la paix si rapidement grâce à votre leadership », a dit, de son côté, M. Nétanyahou. Dans une déclaration séparée, le premier ministre israélien a salué un « formidable revirement » de la part du Soudan. « Des délégations du Soudan et d’Israël se réuniront bientôt pour discuter de la coopération dans de nombreux domaines, notamment l’agriculture, le commerce et d’autres domaines importants », a ajouté M. Nétanyahou, qui a remercié les dirigeants soudanais et le président américain.
M. Trump, à la traîne dans les sondages à onze jours de l’élection présidentielle, s’est réjoui sur Twitter d’une « ÉNORME victoire aujourd’hui pour les Etats-Unis et pour la paix dans le monde ». Il a aussi affirmé qu’« au moins cinq » autres pays arabes voulaient normaliser leurs relations avec l’Etat hébreu, et dit s’attendre à ce que l’Arabie saoudite figure parmi eux : « Le Soudan a accepté un accord de paix et de normalisation avec Israël !
Avec les Emirats arabes unis et le Bahreïn, cela fait TROIS pays arabes en seulement quelques semaines. D’autres vont suivre ! », a écrit le locataire de la Maison Blanche.






Jusqu’au mois dernier, les seuls Etats arabes à reconnaître Israël étaient l’Egypte et la Jordanie. Washington a multiplié les pressions pour que Khartoum normalise ses relations avec Israël avant l’élection du 3 novembre. Juste avant l’annonce de l’agrément entre les deux pays, M. Trump a annoncé qu’il allait retirer le Soudan de la liste des Etats soutenant le terrorisme.
La Maison Blanche assure qu’il n’y a aucun lien entre la levée des sanctions américaines et une normalisation, mais de nombreux observateurs pensent le contraire. Le Soudan, naguère paria de la communauté internationale pour avoir accueilli l’ex-chef d’Al-Qaida Oussama Ben Laden dans les années 1990, avait été condamné à verser des indemnisations par la justice américaine.
Cette normalisation des relations entre Israël et le Soudan est particulièrement symbolique au Moyen-Orient. Après la guerre des Six-Jours, qui a vu en 1967 Israël s’emparer de la Cisjordanie, de Jérusalem-Est et de Gaza, la majeure partie des dirigeants arabes s’étaient réunis au Soudan pour adopter la résolution de Khartoum, connue pour ses « trois non » : non à la paix avec Israël non à la reconnaissance d’Israël, non aux négociations avec Israël.




La normalisation des relations Soudan-Israël est « un péché politique qui nuit au peuple palestinien » et « à l’intérêt national du Soudan et ne bénéficie qu’à Nétanyahou », a réagi Hazem Qassem, le porte-parole officiel du Hamas, mouvement au pouvoir dans la bande de Gaza. « C’est une annonce douloureuse qui va à l’encontre de l’histoire du Soudan, pays qui soutient la cause palestinienne », a dit Sami Abou Zuhri, un cadre du Hamas.
L’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas, qui siège en Cisjordanie occupée, a « condamné » l’accord, estimant que les pays arabes, incluant le Soudan, ne pouvaient « parler au nom du peuple palestinien », et qu’une solution au conflit israélo-palestinien devait être un préalable à la normalisation entre Israël et le monde arabe, et non l’inverse.
Le président égyptien, Abdel Fattah Al-Sissi, dont le pays a été le premier de la région à nouer des relations diplomatiques avec l’Etat hébreu, en 1979, a « salué les efforts conjoints des Etats-Unis, du Soudan et d’Israël ». « J’apprécie tous les efforts visant à parvenir à la stabilité et à la paix dans la région », a-t-il tweeté.