Transport routier: une "guerre" entre le Maroc et l'Espagne
Transport routier: une « guerre » entre le Royaume du Maroc et l’Espagne
Immédiatement après la décision des autorités espagnoles d’imposer de nouvelles mesures contraignantes aux camions marocains débarquant sur l’autre rive de la Méditerranée, le Maroc a répondu par la pareille. Explications.
Le Maroc n’a pas attendu longtemps pour réagir à la décision des autorités espagnoles, qui viennent d’imposer aux camions marocains ayant plus de 200 litres de Gasoil dans leur réservoir de payer une amende de 700 euros (plus de 7000 dirhams).
En mettant en œuvre cette mesure, les autorités espagnoles ont dépoussiéré un ancien accord bilatéral avec le Maroc, signé en 1992.
Cet accord considère que tout camion marocain arrivant sur le territoire espagnol et transportant plus de 200 litres de gasoil tombe sous le coup de la loi anti-contrebande, et est donc passible d’une grosse amende. Selon le quotidien Al Ahdath Al Maghribia du mercredi 28 octobre, le Maroc vient de réagir à cette pénalisation de ses transporteurs en mettant en œuvre des mesures réciproques, mais de façon très intelligente.
De façon moins brutale que celle des Ibériques, explique le quotidien. Ainsi, en vertu d’une nouvelle circulaire signée par la direction des Opérations spéciales d’import-export au port de Tanger-Med, il est désormais interdit à tout camion espagnol, ne disposant pas d’une attestation de partenariat avec une entreprise marocaine, d’entrer sur le territoire national.
Cette mesure est entrée en vigueur ce mardi, et verra ainsi tous les camions espagnols qui ne répondent pas à cette nouvelle condition obligés de débarquer leur cargaison et de rebrousser immédiatement chemin vers l’Espagne.
De quoi donner l’occasion aux camions marocains de prendre le relais. Cette mesure imposée par le Maroc est tout ce qu’il y a de légal puisqu’il ne s’agit, ni plus ni moins, que de la réactivation d’une loi datant de 2012.
C’est une loi que le Maroc avait mise en veilleuse, selon Al Ahdath, à la demande de l’Espagne. En effet, en vertu d’un accord bilatéral maroco-espagnol, signé en 2012, les cargaisons des camions espagnols doivent répondre de façon stricte à toutes les conditions mentionnées par l’accord de 2012, au risque d’être délestés de leur cargaison et refoulés vers le pays d’origine.
Par ailleurs, et en plus de la condition de l’attestation de partenariat entre une entreprise marocaine et l’entreprise espagnole à laquelle appartient le camion, les nouvelles mesures prises par le Maroc vont encore plus loin.
En effet, les remorques et camions en provenance d’Espagne doivent disposer de documents originaux et non plus de simples photocopies de ces documents, comme cela était accepté jusqu’ici.