vendredi, avril 26, 2024
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(Chronique) Le Maroc pays le plus inégalitaire d’Afrique du nord

(Chronique) Le Royaume du Maroc, pays le plus inégalitaire d’Afrique du nord




Bien qu’aujourd’hui le royaume du Maroc soit le pays le plus fort du Maghreb et le pays le plus sûr dans la région d’Afrique du nord, il n’en demeure pas moins le pays le plus inégalitaire dans sa zone géographique. Ayant favorisé la privatisation de secteurs importants tels que la santé et l’éducation, le pays a encore plus creusé l’écart entre les citoyens. Comment est-ce qu’un pays aussi développé par rapport à ses voisins peut-il sombrer dans l’inégalité, et ce sans même essayer d’y trouver une solution ?




L’ONG Oxfam a dressé un tableau en 2019, démontrant que le royaume est le pays le plus inégalitaire d’Afrique du nord; cette étude révèle que malgré la croissance dynamique du pays « 4,4% par an en moyenne entre 2000 et 2017 » et la réduction considérable du taux de pauvreté au sein du territoire « de 15,3% en 2001 à 8,9% en 2007 et à 4,8% en 2014 », le coefficient créé afin de mesurer les inégalités dans le monde (Gini) a démontré qu’au royaume les inégalités étaient persistantes depuis plusieurs années.
En précisant que les inégalités au royaume sont restées quasiment inchangées et ce depuis 1985 (coefficient Gini = 39,9 en 1985 et 39,5 en 2017).
Bien que le taux de pauvreté ait considérablement baissé, les inégalités ont, elles, demeurées inchangées comme vu plus haut, au-delà du fait que cette étude ait démontré de manière officielle ce problème percutant.
À l’intérieur du royaume, la gérance du pays est l’unique responsable de ce problème.




C’est un mal dont souffre plusieurs familles marocaines. L’économie nationale, bien que dynamique, repose sur des bases frêles et est en proie à la fissuration définitive (comme l’a démontré cette année de covid-19). En effet, plus de 80% des emplois sont informels sans compter les emplois précaires.
De ce fait, ces citoyens ne gagnent que ce qu’ils peuvent consommer, se retrouvant ainsi dans l’incapacité de pouvoir voyager ou de faire d’autres activités qui restent essentiels dans n’importe quelle société. L’étude faite par Oxfam a mis le point sur les écarts de rémunérations, des écarts pour le moins alarmants.
« Alors que le SMIG est de 2 570 dirhams mensuels [environ 237 euros], il faudrait 154 ans à une personne à ce niveau de salaire pour gagner l’équivalent de l’augmentation de la fortune sur une année de l’un des milliardaires du Maroc ».
Ce qui est tout autant choquant, c’est de savoir que certains marocains ne gagnent même pas la somme d’un SMIG en un mois de travail.




Et ils arrivent quand même à survivre en faisant preuve de courage et de « satiété », en trouvant refuge dans la religion et dans l’idée de connaître un sort meilleur dans l’au-delà.
C’est aussi souvent au travers de cette idée que certains de nos concitoyens en fort état de précarité, préfèrent se soumettre à leur sort et prendre les choses en mains en travaillant dans n’importe quel secteur (ce qui est très souvent le secteur de l’informel) sans demander des réformes au gouvernement. Délaissant ainsi leur droit fondamental à une vie plus juste et plus saine à bien des égards.
Tandis que certains ont peur des représailles que pourraient leur valoir le fait de manifester pour leur droit, et puis finalement il y a ceux qui n’ont connu que la bêtise et qui décident de s’y cloitrer pour un avenir aussi incertain qu’insaisissable.
Dans ce marasme social, il est important de noter que ces ménages œuvrent du mieux qu’ils le peuvent afin d’éduquer leurs enfants.




Ils se retrouvent à les inscrire dans des écoles publiques dont le niveau de scolarité est catastrophique, et dont les perspectives d’avenir sont lointaines et floues.
Il est tout aussi important de noter que dans un pays comme le nôtre, qui clame haut et fort une justice implacable, ne fait que l’offrir aux plus riches et c’est très souvent au détriment des plus pauvres (écoles privés, cliniques, etc.) dans un pays comme le nôtre le droit de vivre sainement est malheureusement payant. Comme l’a démontré cette étude, il n’existe – presque – pas de classe moyenne au sein du royaume, et c’est un problème des plus alarmants qui nous concerne tous !
Quelle que soit notre classe sociale, nous devons tous être unis contre l’adversité, sans jamais oublier que nous sommes tous semblables car nous demeurons tous humains.
Il existe un très beau proverbe chinois qui dit: « Vous laisserez-vous abattre dans l’adversité ? Elle devrait plutôt ranimer vos forces… ».
Omar Barakate.