vendredi, novembre 22, 2024
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"La Repubblica" souligne le rôle de l'Algérie, partie principale dans le différend autour du Sahara

Un journal italien pointe du doigt le rôle de l’Algérie dans le différend autour du Sahara




Le journal italien « La Repubblica » a souligné le rôle de l’Algérie en tant que partie principale dans le différend régional autour du Sahara, affirmant que ce pays « ne peut plus se cacher derrière le groupe du polisario ».




« Après l’intervention du Maroc à la frontière d’El Guerguarat, il est temps de tirer les conclusions, notamment sur l’un des principaux acteurs du différend qui dure depuis plus de 40 ans. Un pays (Algérie) qui ne peut plus être considéré comme un acteur extérieur et secondaire, mais comme un protagoniste majeur comme l’affirment les Nations Unies », écrit le journal « La Repubblica ».
L’auteure de l’article met l’accent dans ce sens sur la responsabilité de l’Algérie dans ce conflit régional « depuis les premiers instants dans les années 70, jusqu’aux dernières tensions de ces jours », relevant qu’il est désormais difficile pour ce pays de se cacher derrière le petit groupe séparatiste du front polisario.
La publication indique que « la diplomatie marocaine a toujours cherché le dialogue avec les voisins algériens, les désignant directement dans le différend en cours ». « La preuve concrète en est le dernier discours royal de 2019 » à l’occasion de la fête du Trône, fait observer la Repubblica.




Il rappelle que SM le Roi Mohammed VI, « a effectivement tendu la main à l’Algérie, l’invitant à changer de registre et à collaborer dans une nouvelle perspective de voisinage ». « Ce discours de 2019 a été un discours historique, réaliste et concret, il est dommage qu’il ait été accueilli par un silence assourdissant et embarrassant de l’autre côté », fait remarquer la publication.
Le journal s’attarde, par ailleurs, sur la situation politique et sociale, dans ce pays qui « est en train de s’effondrer, même si les informations opaques et contrôlées par le régime militaire empêchent d’en savoir plus.
De plus, les journalistes étrangers ne sont guère les bienvenus ». « Or, sur ces bases, il est évident que le pays ne peut pas aller loin, et la question du Sahara permet de mieux clarifier la perspective : bien que des décennies se soient écoulées, le différend continue d’être le talon d’Achille d’une politique et d’une géopolitique qui a du mal à faire un pas en avant.




Et surtout qui fait ressortir certaines incohérences », analyse le quotidien italien. L’auteure de l’article cite, au titre de ces incohérences, que l’Algérie prétend que sa position officielle sur le différend du Sahara « a toujours été celle du soutien au principe de l’autodétermination des peuples.
Pourtant, le pays lui-même nie ce principe au peuple Amazigh, qui représente 60% de la population et réclame depuis des années le respect de ses droits politiques et culturels ».
D’autre part, le journal évoque « une évolution négative pour l’Algérie qui ne semble pas gagner des alliés comparé au passé, mais plutôt les perdre », sur le dossier du Sahara. Le journal cite dans ce sens l’isolement de l’Algérie suite aux réactions de nombreux pays arabes et africains dont la solidarité avec avec le Maroc a été exprimée dans le cadre de la politique diplomatique illustrée par l’ouverture de plusieurs consulats à Laayoune et Dakhla.




Pour cette raison, résume la publication, « l’analyse selon laquelle le différend avec le Maroc représenterait plus un dogme pour le régime militaire algérien qu’autre chose, paraît plus forte, car elle n’aurait aucune force et ne continuerait d’exister qu’avec la création et le renforcement de cet ennemi extérieur, qui sert à légitimer son existence et ces dépenses exorbitantes en armements, ce qui en fait le pays qui investit 45% de ses ressources de guerre, même si l’Algérie n’est pas en guerre ».
« Ce sont des questions que se posent de nombreux Algériens, désormais désespérés et opposés à cette vieille politique qui demeure statique alors qu’elle s’est avérée être un échec pendant des décennies, ne créant que pauvreté et assistanat et jamais de la richesse ou du développement pour le pays », estime le journal.
Les questions sur l’avenir de l’Algérie, poursuit la même source, « sont posées également par les centaines de jeunes Algériens qui empruntent en masse les embarcations vers nos côtes.




Ils tournent le dos à un pays qui a cessé, et depuis longtemps, de créer des emplois et donc un avenir pour ses enfants ».
Pour le journal, « le nœud du problème c’est que la classe dirigeante algérienne qui détient le pouvoir politique et militaire est la même depuis la création de l’État dans les années 60, et donc tant qu’elle le sera, et il n’y aura pas de transition démocratique et légitime qui fasse place à cette génération de jeunes qui peuplent le pays (…) ».
« Pourtant, un scénario différent est possible. L’Algérie pourrait s’émanciper en favorisant un climat de détente dans la région, en levant les obstacles pour promouvoir une intégration régionale efficace, en entamant l’ouverture des frontières avec le Maroc et en canalisant les énergies et les compétences vers la construction d’un avenir meilleur et rayonnant pour les nombreux jeunes Maghrébins, les sauvant de la route de la mort dans la Méditerranée », conclut la publication.