samedi, avril 20, 2024
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Attaque du Thalys: la famille d’Ayoub El Khazzani demande à la cour de lui accorder une 2ème chance

Attaque du Thalys: la famille d’Ayoub El Khazzani demande à la cour de lui accorder une deuxième chance




Depuis lundi, quatre personnes, dont le Marocain Ayoub El Khazzani, comparaissent devant la cour d’assises spéciale pour leur implication dans l’attaque du Thalys reliant Paris à Amsterdam en août 2015. Les proches du Marocain retiennent leur souffle et espèrent que la justice sera clémente puisqu’il n’y a eu que deux blessés.




En 2015, au moment de l’attaque du Thalys, Ayoub El Khazzani, qui avait ouvert le feu à l’intérieur du train n’était âgé que de 26 ans. Il est accusé de « tentative d’assassinats en relation avec une entreprise terroriste » et « association de malfaiteurs terroriste criminelle ».
Selon les conclusions de l’enquête menée à l’époque des faits, ce citoyen marocain agissait sur instruction d’Abdelhamid Abaaoud, le coordinateur de la cellule terroriste ayant frappé la France et la Belgique en 2015 et 2016.
Malgré les nombreuses réactions pour condamner l’acte du jeune homme, sa famille décrit un homme candide, qui ne pourrait faire de mal à qui que ce soit. À la barre de la cour d’assises, Zahra A. sa mère est étonnée d’entendre que son fils a pu tirer sur un homme.




«Il a tiré ? Mais il m’a dit qu’il n’avait pas pu tirer…». Âgée de 62 ans, la mère de famille assure qu’elle ignorait qu’un passager du Thalys avait été grièvement blessé par son fils le 21 août 2015.
Après avoir présenté ses excuses aux passagers du train, elle demande que la justice soit « clémente » avec le djihadiste de 31 ans, jugé depuis onze jours, car « il n’y a pas eu de mort », et qu’il « regrette » son geste.
Aux dires de ses proches, Ayoub El Khazzani est un jeune homme ordinaire. Il est né au Maroc et y a vécu jusqu’à ses 18 ans. En 2007, il part s’installer en Espagne avec ses parents et ses cinq frères et sœurs. Salma sa sœur de 22 ans parle de son frère comme d’un « garçon sympathique » qui « travaillait beaucoup ».




Elle ne comprend pas comment et pourquoi il s’est laissé entraîner dans ce genre de situation. « On a été élevé dans l’optique de faire du bien aux autres. Il se fâchait parfois mais son intérieur était très pur. Il n’a jamais été agressif », dit-elle très émue.
Une autre de ses sœurs, Oumaima, âgée de 23 ans, assure qu’ils ont grandi dans une ambiance de paix et d’amour et que rien ne pourrait justifier ce dont on accuse son frère. « En Espagne, tout était normal, nous étions une famille réunie, Dieu merci.
Il y avait de l’amour, de la chaleur au sein de la fratrie ». Elle évoque le souvenir d’un frère qui était « gentil » et qui avait « un cœur propre », même si Ayoub El Khazzani a déjà eu des problèmes avec la justice espagnole.




Malgré le portrait fait par sa famille, les autorités espagnoles signalent que l’accusé et son frère Imram étaient connus pour appeler au djihad en Syrie auprès des fidèles de la mosquée Taqwa.
Mais la mère de famille jure que son fils ne faisait rien de tel. Selon Oumaima, sa sœur, il n’avait jamais évoqué devant elle son projet de partir en Syrie faire le djihad. « Si je l’avais entendu, je ne l’aurais pas laissé partir, a-t-elle indiqué.
Comme leur mère et sa sœur Salma l’ont fait, elle a, à son tour, présenté des excuses à la cour et aux victimes à bord du train, avant de demander la clémence de la cour envers son frère. « C’est mon frère. Par nos erreurs on apprend, on commet tous des erreurs et des pêchés, on mérite tous une deuxième chance dans nos vies. »