Ces dirigeants algériens qui ont soutenu publiquement la marocanité du Sahara
Ces dirigeants algériens qui ont refusé la création d’un État fantoche au Sahara
Contrairement à ce que diffusent les porte-voix médiatiques du régime vert-kaki, beaucoup de dirigeants algériens ont soutenu publiquement la marocanité du Sahara.
Si le dossier du Sahara marocain fait l’unanimité au sein du royaume, il n’en est pas de même chez plusieurs personnalités algériennes, politiques et militaires, qui récusent la thèse séparatiste du régime vert-kaki.
Contrairement à ce que diffusent, chaque jour, les medias à la botte des militaires, d’anciens présidents, des généraux et des hommes politiques de haut rang soutiennent la marocanité du Sahara.
L’hebdomadaire Al Ayyam rapporte, dans son numéro 923, que les anciens présidents Ben Bella, Benjdid, Boudiaf, Zeroual ainsi que des généraux influents comme Khaled Nezzar, des politiques comme l’ex-président du Parlement, Amar Saadani, et la présidente du parti des Travailleurs, Louisa Hanoune, étaient tous contre la création d’un Etat fantoche dans le sud du Maroc.
Malgré la guerre des sables qui avait opposé le Maroc à l’Algérie pendant la présidence Ben Bella, l’ex-dirigeant du FLN a toujours plaidé pour la préservation de l’intégrité territoriale du royaume.
D’autant que l’homme avait entretenu une étroite relation avec le roi combattant Mohammed V qui avait fortement soutenu l’indépendance de l’Algérie. Ben Bella avait, lors d’une conférence à Marrakech en 2005, répété en public ce qu’il disait, en aparté, à ses amis socialistes marocains en soutenant l’initiative marocaine d’autonomie au Sahara.
L’ex-président assassiné Ahmed Boudiaf, qui a vécu durant des décennies au Maroc, était lui aussi contre la partition du Maroc et l’a affirmé à maintes reprises à feu Hassan II et à son ami Abdelkrim El Khatib. Selon certaines sources, Boudiaf aurait été assassiné parce qu’il était très proche du Maroc.
Et parce qu’il avait toujours affirmé que le problème du Sahara ne devrait pas exister. L’ex-chef d’Etat major de l’armée algérienne, Khaled Nezzar, qui était pourtant connu pour son hostilité au Maroc, a fait volte-face après avoir pris sa retraite.
Lors d’une interview accordée à la chaine qatarie Al Jazeera, il avait déclaré que la création d’un Etat indépendant au Sahara n’est pas dans l’intérêt de l’Algérie.
Le puissant général réitérera cette position dans l’hebdomadaire marocain La Gazette du Maroc. Une déclaration qui lui a valu une vive réaction du gouvernement algérien qui avait souligné que «la déclaration de Nezzar n’engage que son auteur et ne représente aucunement la position du gouvernement algérien».
L’hebdomadaire Al Ayyam rapporte que l’ex-président du Parlement et ancien secrétaire général du FLN, Amar Saadani, avait soulevé un tollé général au sein de la classe dirigeante quand, en 2019, il avait déclaré que le Sahara est marocain.
Ce politique invétéré est allé plus loin en déclarant au site électronique algérien TSA: «Historiquement, le Sahara fait partie du Maroc et n’a jamais appartenu à personne d’autre.
Le Maroc a été dépossédé de ce territoire en 1884 lors de la conférence de Berlin où les puissances coloniales européennes se sont partagé les zones d’influence en Afrique». Et Saadani d’enfoncer le clou dans la plaie algérienne en affirmant que l’argent dépensé depuis 50 ans pour financer le Polisario aurait mérité d’être alloué au développement des villes algériennes.
L’ancien président Chadli Benjdid, qui avait dirigé l’Algérie de la mort de Boumediene jusqu’à sa démission en 1992, avait la ferme volonté de tourner la page des hostilités entre le Maroc et l’Algérie.
L’homme qui cherchait à trouver une solution à ce conflit dans le cadre de l’Union du Maghreb arabe (UMA) avait écrit dans ses mémoires que le «problème du Sahara découle essentiellement d’une querelle personnelle entre Boumediene et Hassan II».
La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, connue pour son opposition au régime algérien, a toujours été contre la création d’un Etat fantôme et a appelé à cesser de couvrir le Polisario. La plus célèbre femme de gauche algérienne est catégorique sur ce sujet: «Nous refusons toute atteinte à l’intégrité territoriale des pays maghrébins.
Car cela entre dans une stratégie de division dirigée par des pays extérieurs et le Maroc demeure le pays le plus ciblé par ces plans de partition».
Lors d’une interview accordée au journal bahreïni «Al Arabe», Louisa Hanoune a affirmé que sa position reflète celle d’un grand nombre d’Algériens qui refusent la politique du régime au Sahara marocain. L’ancien président algérien Liamine Zéroual prenait lui aussi ses distances avec le Polisario, considérant que l’Algérie s’est embourbée dans le dossier du Sahara à cause de Houari Boumediene.
La presse algérienne a récemment fait fuiter le contenu d’une rencontre qui a réuni Liamine Zéroual avec le nouveau président algérien Abdelmadjid Tebboune. Le moins que l’on puisse dire est que Zéroual a surpris le nouvel occupant du palais d’El Mouradia en le mettant en garde contre la poursuite de la fermeture des frontières avec le Maroc.
Le journal Algeria Times a fait des révélations encore plus palpitantes sur cette rencontre officieuse quand Zeroual a demandé à Tebboune: «Qu’est-ce qu’a gagné l’Algérie en accueillant le Polisario et un groupe de Sahraouis sur son territoire?
L’existence de ce mouvement est devenue un fardeau pour l’Algérie et a contribué à ternir son image au niveau régional et mondial. D’autant plus que le Maroc a développé d’importantes infrastructures dans les villes du Sahara où se sont déroulées des conférences internationales.
À tel point que Dakhla et Laâyoune n’ont plus rien à envier aux grandes métropoles africaines et arabes». Et pour boucler la boucle, ajoute le journal Algeria Times, Liamine Zéroual s’est adressé au président Tebboune: «L’Algérie a perdu 50 ans en parrainant la direction du Polisario et des camps où vivent moins de 40.000 personnes alors qu’il devait développer ses relations, à tous les niveaux, avec 40 millions de Marocains». La messe a été dite.