Des centaines de kilos de cannabis marocain trouvés dans une camionnette en Seine-Saint-Denis
Les grossistes de Saint-Denis avaient planqué 480 kilos de hachich à Courbevoie
Cachés dans des valises, 480 kilos de résine de cannabis ont été saisis dans un entrepôt. La drogue irriguait les points de deal, notamment de la ville de Saint-Denis.
C’est l’une des plus grosses saisies de cette fin d’année 2020 : 480 kg de résine de cannabis ont été découverts dans les Hauts-de-Seine, le 26 novembre, par la police judiciaire de Seine-Saint-Denis au terme d’un an d’enquête.
La drogue sommeillait dans un entrepôt de Courbevoie et se trouvait encore dans une camionnette, qui renfermait elle-même onze valises marocaines, ces conditionnements typiques spécialement confectionnés au Maroc pour le transport de la drogue.
Une surveillance étroite des va-et-vient des véhicules autour de l’entrepôt a permis de ravir cette énorme quantité à leurs propriétaires. Cinq hommes âgés d’une quarantaine d’années ont été interpellés.
Trois sont des grossistes qui occupent des positions élevées dans le réseau. Ils étaient déjà bien connus pour des affaires de ce type. Certains avaient déjà fait de la prison.
« Ce sont des grossistes du trafic appartenant à un canal d’approvisionnement historique de la Seine-Saint-Denis », précise une source proche du dossier.
Tous ont grandi à Saint-Denis mais n’y résident plus. Ils y ont en revanche investi dans des petits commerces. L’un d’eux, âgé de 41 ans, est gérant de plusieurs garages de réparation automobile situés à Saint-Denis et dans les Hauts-de-Seine. C’est à bord des véhicules de ses garages qu’aurait été transportée la drogue.
1,9 million d’euros de valeur marchande
Ce lundi, les cinq trafiquants présumés ont été mis en examen « pour blanchiment, association de malfaiteurs, transport, détention acquisition et importation de stupéfiants », indique le parquet de Bobigny. Quatre d’entre eux ont été placés en détention provisoire et un cinquième est sous contrôle judiciaire.
La marchandise devait alimenter la Seine-Saint-Denis et notamment les gros points de deal de la ville de Saint-Denis. En revanche, très peu d’argent a été retrouvé lors des différentes perquisitions.
Ce qui n’est pas une surprise car « les trafiquants ont pour habitude de réinjecter leurs bénéfices dans le système bancaire informel », précise cette même source.
En clair, l’argent est confié à un réseau financier parallèle échappant à tout contrôle, qui permet de blanchir les revenus de la drogue. Dans le contexte de pandémie de Covid-19 et de fermeture des frontières des pays producteurs de cannabis (Maroc), cette saisie reste une exception.
« Pour les trafiquants, c’est très compliqué de faire entrer de la marchandise en ce moment et plus encore de l’amener à destination vers les zones d’approvisionnement », observe-t-on.
Le démantèlement de ce gros réseau risque d’aggraver la pénurie sur les points de deal. Pour les trafiquants, le manque à gagner est conséquent. La valeur marchande de cette demi-tonne est estimée à plus d’1,9 millions d’euros.