jeudi, avril 25, 2024
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Le Maroc va vacciner 80% de ses adultes à partir de la mi-décembre

Le Maroc s’apprête à vacciner 80% de ses adultes à partir de la mi-décembre




Le Maroc se prépare pour un ambitieux programme de vaccination contre la Covid-19, visant à vacciner 80% de ses adultes soit 25 millions de personnes, dès que les vaccins sont approuvés par les régulateurs nationaux, dans une opération débutant ce mois-ci, qui repose initialement sur un vaccin chinois (Sinopharm) a déclaré un responsable du ministère de la Santé à l’Associated Press (AP).




La priorité ira au personnel médical et aux autres travailleurs de première ligne (personnel de sécurité, les travailleurs essentiels des secteurs vitaux), bref, les personnes les plus exposées au risque de contracter le virus et les personnes souffrant de maladies chroniques ainsi qu’aux personnes âgées.
Hier mardi, le roi Mohammed VI a demandé au gouvernement de rendre le vaccin gratuit, selon un communiqué du palais royal.
L’agence américaine rapporte également que ces derniers jours, les responsables gouvernementaux et plus particulièrement ceux de la Santé ont mené une campagne de sensibilisation et de promotion du vaccin afin d’encourager les Marocains qui seraient plutôt sceptiques à se faire vacciner.




L’opération de vaccination de masse du Maroc comprendra 2 888 postes de vaccination et le déploiement d’unités mobiles pour vacciner les personnes dans les usines, les bureaux, les campus et les prisons. Le ministère de la Santé a déclaré qu’il mobiliserait plus de 12 000 professionnels de la santé ainsi que l’armée pour assurer une distribution rapide.
Le Maroc fonde ses espoirs sur deux vaccins candidats, l’un, dans un premier temps, conventionnel, développé par Sinopharm en Chine et plus tard un autre en fonction de sa disponibilité, celui de la nouvelle génération de l’Université britannique d’Oxford et AstraZeneca, croit savoir l’AP.
Le vaccin Sinopharm a été approuvé pour une utilisation d’urgence dans quelques pays et le géant pharmaceutique mène toujours des essais cliniques de stade avancé dans 10 pays.




Le processus de vaccination débutera avec le vaccin Sinopharm, qui a été testé sur 600 Marocains dans le cadre d’essais cliniques cet automne. Le Maroc a commandé 10 millions de doses de ce vaccin. Celui d’AstraZeneca fait encore l’objet d’essais avancés dans des pays comme la Grande-Bretagne et les États-Unis et n’a pas encore été approuvé pour l’heure.
« Les livraisons initiales de Sionpharm proviendront de Chine, mais le Maroc prévoit également de produire le vaccin localement », a déclaré à la MAP, Abdelhakim Yahyan, haut fonctionnaire au ministère de la Santé.
Le ministre de la Santé, Khalid Ait Taleb, a déclaré que le Maroc recherchait des vaccins auprès de plusieurs sources car les vaccins Covid sont une denrée rare et la capacité de production d’un seul fabricant est trop limitée pour répondre aux besoins du monde entier.




Dans l’essai marocain du vaccin Sinopharm, réalisé à Casablanca et dans la capitale Rabat d’août à novembre, des volontaires sains ont reçu deux doses distinctes du vaccin. Dans l’essai avancé, les volontaires ont reçu le vaccin ou un placebo. Selon le ministre de la Santé, « les premiers résultats ont prouvé que le vaccin était «sûr et efficace» sans effets secondaires graves signalés ».
En Chine, la filiale publique de Sinopharm CNBG a donné le vaccin à 350 000 personnes en dehors de ses essais cliniques, a déclaré un haut dirigeant de CNBG.
Le ministre de la Santé a tenu à rassurer quant aux inquiétudes des citoyens qu’ils pourraient être forcés de se faire vacciner, en insistant sur le fait que les vaccinations contre la Covid-19 ne seront pas obligatoires et seront gratuites.




Aucune date précise n’a été fixée pour le déploiement, mais Khalid Ait Taleb a laissé entendre, « nous faisons de notre mieux pour le lancer à la mi-décembre »
L’Organisation mondiale de la santé a déclaré que les nouveaux vaccins devraient d’abord être testés sur des dizaines de milliers de personnes pour prouver qu’ils fonctionnent et ne provoquent pas d’effets secondaires inquiétants avant d’être largement déployés.
L’agence de santé des Nations Unies affirme également qu’il appartient à chaque pays de décider s’il existe un besoin national urgent d’utiliser un vaccin, même sans ces données. Le Maroc fait partie des 92 pays soutenus par Covax, un effort international visant à leur garantir les approvisionnements en vaccins.