#MazalTefla: une campagne digitale contre le mariage des mineures
#MazalTefla: une campagne digitale contre le mariage des mineures
Les associations Droits & Justice et Les Citoyens lancent une campagne nationale de sensibilisation digitale au mariage des filles mineures.
Portant le hastag #MazalTefla, elle vise à renforcer le plaidoyer et l’engagement des deux associations contre ce fléau qui continue dans notre société malgré l’adhésion du Maroc aux conventions internationales en matière de protection de l’enfance.
Les deux associations tirent la sonnette d’alarme sur ce phénomène en signalant que 80% des demandes de mariage de mineures sont autorisées au Maroc, portant le nombre de fillettes mariées avant l’âge de 18 ans à 26.000 en 2019.
Cette campagne nationale aspire ainsi à sensibiliser le public aux dangers de cette pratique qui s’oppose à l’intérêt supérieur de l’enfant et renforce les violences et les discriminations faites aux filles et aux femmes, en faisant appel à des témoignages de victimes et d’expertes.
Et ceci en mettant en lumière l’état des lieux et les chiffres clés autour du mariage des fillettes. Les associations souhaitent à travers cette campagne interpeller les pouvoirs publics pour la suppression des articles 20, 21 et 22 du code de la famille et l’harmonisation de la législation nationale avec la Convention internationale des droits de l’enfant.
Ces mariages précoces entraînent en effet bien trop souvent des violences et des abus sexuels de la part du mari, et des relations sexuelles sont souvent forcées sans compter les risques sur la santé en raison des grossesses qui sont précoces.
Ces jeunes filles se retrouvent pour la plupart avec des enfants à un âge très précoce et n’ont d’autres choix que d’abandonner leur scolarité.
Rappelons que le code de la famille fixe à 18 ans révolus l’âge légal du mariage, sauf dans des cas exceptionnels soumis à l’appréciation du juge. Ainsi, l’article 19 stipule que «l’aptitude au mariage s’acquiert pour l’homme et pour la femme jouissant de leurs facultés mentales, à 18 ans grégoriens révolus».
Toutefois, une dispense d’âge est prévue par l’article 20 qui stipule que «le juge de la famille chargé du mariage peut autoriser le mariage du garçon et de la fille avant l’âge de la capacité prévu, à savoir 18 ans.
Ceci par décision motivée précisant l’intérêt et les motifs justifiant ce mariage, après avoir entendu les parents du mineur ou son représentant légal, et après avoir eu recours à une expertise médicale ou procédé à une enquête sociale».