Des Maghrébins « traqués » à la frontière franco-espagnole
Des Maghrébins « traqués » à la frontière franco-espagnole
L’organisation d’extrême droite Génération identitaire s’est mise à traquer les « profils suspects » et « afro-maghrébins » à la frontière franco-espagnole. Une nouvelle opération antimigrants, baptisée « Mission Pyrénées » a été lancée, mardi 19 janvier 2021.
Ils étaient environ trente militants de Génération identitaire, tout de bleus vêtus à patrouiller le long de la frontière franco-espagnole, afin de traquer d’éventuels migrants qui passeraient par là, rapporte Marianne. «Nous nous sommes rendus à ce point de passage pour exiger la fermeture totale de la frontière et épauler les forces de l’ordre», précise Thaïs d’Escufon, porte-parole de l’organisation identitaire.
Cette nouvelle opération qui va se dérouler jusqu’à mercredi, exclusivement dans le département de Haute-Garonne vise à repérer des «profils suspects» qui chercheraient à franchir la frontière. Selon la porte-parole, il s’agit des personnes qui «voyagent seul, à pied, et sont d’origine afro-maghrébine».
Au cas où ils en trouveraient, ils affirment qu’ils contacteraient les forces de l’ordre. Dans un communiqué publié le 15 janvier en quatre langues sur Telegram, Génération identitaire informait de l’organisation de cette nouvelle mission et indiquait que ses activistes vont “sécuriser” les «zones d’infiltration possible près de l’Espagne».
Selon ses explications, son action s’inscrit dans la continuité de la fermeture du col du Portillon, décidée le 6 janvier par arrêté préfectoral. Mais un reportage de La Dépêche du Midi montre que la route de ce col est depuis barrée par des blocs de béton et des opérations de filtrage, dans le cadre de la «lutte contre le terrorisme».
L’opération suscite des réactions. Étienne Guyot, préfet de Haute-Garonne, a fermement condamné «les actions, désormais terminées, du groupe Générations identitaire, actions purement symboliques qui n’ont provoqué aucun trouble à l’ordre public mais qui ont mobilisé inutilement les forces de l’ordre, les détournant de leur mission de surveillance de la frontière».
Carole Delga, présidente de la région Occitanie, Georges Méric, président du Conseil départemental de Haute-Garonne, ou encore Joël Aviragnet, député, ont, eux, fustigé cette action, et appellent le préfet à «mettre fin fermement et sans délais à ce coup de force contraire aux valeurs de la République».