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27 janvier 1975: mémorandum du Maroc pour décoloniser Ceuta, Melilla et les Îles Chafarines

QUAND LE MAROC A ENVOYÉ UN MÉMORANDUM POUR LA DÉCOLONISATION DE CEUTA, MELILLA ET LES ÎLES CHAFARINES ET DU ROCHER DE BADIS

Le 27 janvier 1975, le Royaume du Maroc a adressé un mémorandum au comité spécial de décolonisation de l’Organisation des Nations unies pour demander le retrait de l’Espagne de Ceuta, de Melilla, des Îles Chafarines et du Rocher de Badis.

Contexte Historique : Le Mémorandum de 1975 pour la Décolonisation
Le 27 janvier 1975, dans un geste diplomatique significatif, le Royaume du Maroc soumet un mémorandum au comité spécial de décolonisation de l’ONU, demandant explicitement le retrait de l’Espagne de plusieurs territoires au nord du Maroc, dont Ceuta, Melilla, les Îles Chafarines et le Rocher de Badis.

Initiative Pré-Marche Verte : Un Engagement pour les Territoires Septentrionaux
Cette démarche se positionne neuf mois avant la Marche Verte, une initiative marocaine visant à mettre fin à l’occupation espagnole de son Sahara atlantique. Le Maroc, alors nouvellement indépendant, étend son engagement territorial en soumettant également un mémorandum au comité spécial de décolonisation des Nations Unies, englobant Ceuta, Melilla, les Îles Chafarines, les Îles Alhucemas et le Rocher de Badis.

Les Revendications Territoriales du Maroc
Le mémorandum, tel que cité dans les « Mémoires du patrimoine marocain », souligne la situation de ces zones comme les derniers vestiges de l’occupation sur la côte afro-méditerranéenne. La superficie totale de ces territoires ne dépasse pas 32 km².

Position Intransigeante du Maroc : Ceuta, Melilla et l’Espagne
Depuis son indépendance, le Maroc maintient une position intransigeante en considérant Ceuta et Melilla comme des parties intégrantes de son territoire. Le refus de reconnaître la légitimité du gouvernement espagnol est souligné, et la population d’origine marocaine de ces villes bénéficie des mêmes droits que les autres citoyens marocains.

Tentatives de Dialogue : Le Maroc devant l’ONU
Depuis 1974, le Maroc cherche à ouvrir le dialogue avec l’Espagne concernant ces enclaves. En octobre 1974, le représentant du Maroc à l’ONU exhorte l’Assemblée Onusienne à entamer des négociations avec l’Espagne. Il met en avant la proposition similaire faite pour résoudre le différend de Gibraltar.

Espoirs Déçus : Le Maroc devant le Refus Espagnol
Malgré les tentatives du Maroc pour faire intervenir l’ONU en 1975, ces territoires ne sont jamais officiellement reconnus comme occupés, et aucune action de libération n’est entreprise.

Héritage Historique : Siècles d’Occupation
L’histoire de l’occupation de Ceuta, Melilla et des Îles Chafarines remonte aux conflits entre le monde islamique et l’Europe pendant les croisades au 15ème siècle. Leur emplacement stratégique les transforme en portails entre ces deux mondes.

Stratégies Infructueuses : Les Échecs des Tentatives de Libération
Malgré des tentatives historiques, notamment pendant le 20ème siècle, les efforts de libération, même lors du leadership de Mohammed Ben Abdelkrim El Khattabi, n’ont pas abouti, alimentant parfois des considérations sur des erreurs stratégiques.

Évolution Politique et Économique : L’Espagne renforce sa Position
Après son indépendance, le Maroc persiste dans ses revendications, mais l’Espagne consolide sa souveraineté en imposant un régime autonome en 1995. La visite du roi Juan Carlos à Ceuta en 2007 renforce la position espagnole, et l’Espagne devient le principal partenaire économique du Maroc.

La Réalité Actuelle : Les Revendications Mises en Veilleuse
Dans le contexte de la réalité économique et politique actuelle, avec l’Espagne émergeant comme un partenaire économique majeur, le Maroc semble tempérer ses revendications sur Ceuta, Melilla et les îles associées. Cette mise en veilleuse témoigne d’une approche basée sur le dialogue et l’amitié plutôt que sur des pressions.