vendredi, avril 26, 2024
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Drame de Tanger: l’atelier clandestin mis sous scellés, l’enquête démarre

Drame de Tanger: fermeture de l’atelier clandestin, l’enquête démarre




L’usine clandestine de Tanger a été mise sous scellés après la fin de l’enquête préliminaire menée par les services de sécurité. Le relais a été pris par une commission spéciale du ministère de l’Intérieur qui a entendu le propriétaire de l’atelier, ainsi que plusieurs responsables locaux.




Les autorités sécuritaires et locales de la ville de Tanger ont mis sous scellés l’usine clandestine où 28 personnes ont péri noyées, lundi dernier, après une montée subite des eaux. Le quotidien Al Akhbar rapporte, dans son édition du jeudi 11 février, que l’enquête préliminaire de la police judiciaire entamée sur les lieux du drame a pris fin.

Une commission interne de la wilaya de la sûreté de Tanger a pris le relais pour déterminer les tenants et aboutissants de cette affaire, avant de transmettre les résultats de son enquête au parquet général. D’autre part, une commission spéciale du ministère de l’Intérieur a visité l’usine clandestine et s’est enquis de tous les détails de sa création au milieu du quartier El Mers.




Les membres de cette commission se sont, par la suite, rendus dans une clinique privée où est hospitalisé le propriétaire de l’usine, victime d’une crise de nerfs. Le prévenu a été entendu par les délégués du département de l’Intérieur, tout comme plusieurs responsables de la wilaya de la région de Tanger ayant un lien avec les autorisations d’investissement.

La commission de l’Intérieur, qui a tenu une réunion élargie au sein de la wilaya de la région, a demandé à consulter tous les dossiers afférents aux usines et ateliers de la ville. Selon des sources proches de l’enquête, les investigations du ministère de l’Intérieur risquent de faire tomber plusieurs têtes parmi les responsables locaux de la capitale du détroit.




Le quotidien Al Akhbar rapporte que les habitants de la ville sont toujours sous le choc de cette tragédie. Les corps des victimes ont été remis à leurs proches qui les ont enterrés dans leur ville natale, ou dans les cimetières des Moudjahidines et de Mghogha, à Tanger.

Selon des sources associatives, plusieurs plaintes ont été déposées, en 2010, auprès des autorités locales, par des habitants qui tentaient de mettre en garde contre les risques de transformation de ce quartier résidentiel en zone industrielle.




À l’époque, plusieurs usines non autorisées étaient sorties de terre. De plus, la concentration de ces ateliers informels a causé des nuisances sonores, ainsi que la prolifération des déchets et des ordures dans cette zone.

Mais malheureusement, ces plaintes, qui datent de dix ans déjà, n’ont pas été prises en compte par les services concernés et ont été classées sans suite. Les acteurs associatifs estiment que si les services concernés avaient pris les dispositions nécessaires, ils auraient pu éviter ce drame sans précédent.