Tindouf: un élément du polisario tué par l’armée algérienne
Tindouf: un élément du polisario tué par l’armée algérienne à proximité de Rabouni
Dimanche 7 mars 2021, un élément du Polisario a succombé à de graves blessures après avoir été pris pour cible par l’armée algérienne, jeudi dernier, non loin de Rabouni. Les causes exactes de cet incident, qui n’est pas le premier du genre, ne seront jamais connues.
Le dénommé Mohamed ould Mahmoud ould Laghdaf, membre du Polisario, est décédé dans la matinée du dimanche 7 mars 2021, à l’hôpital de Tindouf, où il a été admis trois jours plus tôt suite à de graves blessures par balles au niveau du ventre et de la tête.
L’incident, dont a été victime cet homme appartenant au clan tribal des Oulad Bousbaa, a eu lieu jeudi dernier, quand il a été pris pour cible par des éléments de l’armée algérienne, non loin d’une zone militaire située aux environs de Rabouni.
Le défunt circulait près de ladite zone militaire à destination de la zone extra-muros du Sahara marocain, à bord d’un véhicule tout terrain et en compagnie de deux autres voitures transportant des quantités de gasoil de contrebande. Plus chanceux, les occupants des deux autres voitures ont été arrêtés.
Comme d’habitude, et plus de 24 heures après la mort de cet élément du Polisario, abattu par l’armée algérienne, aucune réaction n’est venue du côté des séparatistes ou de l’armée algérienne pour donner des explications sur les tenants de cet incident.
D’ailleurs, ce n’est pas la première fois que des Sahraouis des camps de Lahmada sont froidement abattus par l’armée algérienne. Le 19 octobre dernier, deux jeunes orpailleurs sahraouis ont été brûlés vifs par des soldats algériens.
Ciblés d’abord par des tirs nourris à balles réelles, les malheureux chercheurs de pépites d’or se sont réfugiés dans une excavation de la mine où ils opéraient. Plutôt que d’être arrêtés, ils ont été aspergés d’essence et brûlés vifs par l’armée algérienne qui a fait montre d’une cruauté qui en dit long sur l’état de son moral, au plus bas.
L’on se rappelle aussi que le 5 janvier 2014, un carnage a eu lieu à Oudiane Tatrarit, à la frontière algéro-mauritanienne quand un groupe d’habitants des camps a tenté de fuir vers le nord de la Mauritanie, avant d’essuyer les tirs nourris de l’armée algérienne.
Les cinq rescapés qui ont réussi à revenir vers les camps malgré leurs blessures ont confirmé la mort sur le coup de deux personnes, alors que plusieurs autres ont été portées disparues et jamais retrouvées jusqu’à ce jour.
Ces dérapages constants s’expliquent par le fait que dans le sud-est du pays, l’armée algérienne a pour principale mission de maintenir les Sahraouis enfermés dans les camps de Lahmada. L’encerclement implacable de près est une des méthodes utilisées par l’armée algérienne pour maintenir de force ces habitants dans les camps.
Mais il y a aussi le noyautage des populations par ses supplétifs du Polisario, la restriction des mouvements entre les différents camps et les tirs sans sommation sur les fugitifs. D’imposantes unités algériennes stationnent en permanence à 5 km autour de chaque camp, alors qu’un bureau de liaison, sis à Tindouf, délivre avec parcimonie les documents de sortie et d’entrée dans chaque camp.
Même les dirigeants du Polisario et leurs hommes armés doivent se soumettre à cet implacable contrôle de l’armée algérienne, autorisée à avoir la gâchette facile dans ce « secteur », terme par lequel elle désigne les camps de Tindouf.
Ces méthodes cruelles de l’armée algérienne sont donc le lot quotidien des Sahraouis, qui sont ainsi dissuadés de toute velléité de fuir les camps de Tindouf, où leur maintien forcé permet de faire perdurer le conflit factice créé autour du Sahara.