Scolarité obligatoire: le ministre de l’Éducation nationale menace les parents récalcitrants
Scolarité obligatoire: Saïd Amzazi menace les parents récalcitrants
Le ministre de l’Education nationale, Saïd Amzazi, a indiqué que son département a signé un partenariat avec la présidence du ministère public pour lutter contre la déscolarisation. Dorénavant, une procédure judiciaire sera lancée contre les parents qui privent leurs enfants d’école.
Le ministre de l’Education nationale Saïd Amzazi a révélé que de nouvelles mesures, plus restrictives, seront prises pour lutter contre le décrochage scolaire.
Le quotidien Al Massae rapporte, dans son édition du mercredi 10 mars, qu’une procédure judiciaire sera dorénavant lancée contre les familles qui privent leurs enfants d’enseignement obligatoire.
Le ministre a indiqué, sur sa page officielle, qu’il s’agit d’activer une disposition constitutionnelle qui souligne que la responsabilité de l’accès des enfants à l’enseignement incombe aussi bien à l’État qu’aux familles.
Dans une vidéo résumant les travaux de coordination régionale sur la loi-cadre de l’enseignement (Région de Rabat-Salé-Kenitra), le ministre a annoncé que son département a signé un partenariat avec la présidence du ministère public.
Lequel partenariat consiste, dit-il, à entamer une procédure auprès des autorités locales contre les familles qui privent leurs enfants d’enseignement avant d’avoir recours à la justice. Cette annonce survient quelques semaines après qu’Amzazi avait annoncé des chiffres alarmants sur la déscolarisation.
C’est ainsi que plus de 300.000 élèves ont abandonné l’école au cours de l’année scolaire 2019/2020 dans les différents cycles d’enseignement.
Le quotidien Al Massae rapporte que le recours à la justice intervient, également, après que le Conseil économique et social (CESE) avait remis un rapport au roi dans lequel il énumère plusieurs indicateurs inquiétants relatifs aux secteurs de la santé et de l’enseignement.
Le CESE souligne que le décrochage scolaire représente une bombe à retardement que les différentes politiques de l’Education nationale n’ont pas éradiqué.
Aussi, faut-il, ajoute le CESE, réévaluer les initiatives incitant à l’accès à l’école et revoir la stratégie adoptée pour réduire et comprendre les causes de la déscolarisation. Les conclusions du CESE sont on ne peut plus alarmantes:
«Si la résolution de ce problème n’est pas prise à bras-le-corps, les élèves qui ont abandonné l’école vont, dans l’avenir, constituer un réservoir de jeunes sans qualification vivant dans des situations sociales difficiles.
Ils seront ainsi exposés aux dangers de la marginalisation et de la délinquance sans oublier les disparités sociales qui découlent de ce phénomène».
La situation sera encore plus délicate pour les élèves qui abandonnent l’école dès le cycle primaire car ils sont menacés d’analphabétisme. D’autant qu’ils ne pourront pas accéder aux centres de formation professionnelle qui exigent au minimum un certificat d’études primaires pour être éligible.