vendredi, avril 19, 2024
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Algérie: Kheïreddine Zetchi accusé de soutenir le Maroc «aux dépens du Polisario»

Algérie : Kheïreddine Zetchi accusé de soutenir le Maroc «aux dépens du Polisario»




Kheïreddine Zetchi est au cœur de la tempête en Algérie, à l’issue des travaux d’Assemblée générale ordinaire et élective de la CAF à Rabat. Les médias de son pays lui reprochent d’avoir voté en faveur d’un amendement qui met fin à tout espoir pour le Polisario de rejoindre l’instance panafricaine.





La Confédération africaine de football (CAF) a organisé, fin de semaine dernière, les travaux de sa 43e Assemblée générale ordinaire (AGO) et élective à Rabat. Une session marquée notamment par l’élection du Sud-africain Patrice Motsepe au poste de président de l’instance footballistique africaine et celle de Faouzi Lekjaa en tant que membre du conseil de la FIFA.

Si cette dernière nouvelle est une victoire pour le Maroc, elle n’est pas la seule. En effet, durant cette AGO, le Maroc a réussi à introduire un amendement crucial aux statuts de la CAF qui met fin à toute tentative future du Front Polisario de rejoindre l’organisation. Ainsi, l’amendement approuvé de l’article 4 de ces statuts énonce qu’«aucun Etat non membre de l’ONU ne peut siéger au sein de la CAF».




Un amendement décrié en Algérie

Les succès du Maroc lors de cette assemblée générale ont suscité des grincements de dents en Algérie. Depuis samedi, la presse algérienne orchestre des tirs coordonnés visant la Fédération algérienne de football (FAF) et son président Kheïreddine Zetchi.

Plusieurs médias ont fustigé le bilan de l’instance, pointant du doigt plusieurs revers, dont le retrait de la course à l’élection du conseil de la FIFA, certains affirmant même que la fédération est revenue bredouille de ce rendez-vous.

«L’Algérie s’est tenue à l’écart et s’est contentée du rôle d’observateur.




Ceci dans une répartition des positions et des gains entre les parties qui savaient comment faire pencher la balance en leur faveur et imposer leur influence au sein de la CAF», dénonce samedi le journal algérien Echorouk Online.

D’autres médias se sont intéressés à un autre volet de cette question, reprochant à Kheïreddine Zetchi de soutenir le Maroc aux dépens de la «cause sahraouie».

«L’absence de l’Algérie a permis au Maroc de présenter une proposition visant à exclure toute chance pour le Sahara occidental d’être présent dans la Confédération africaine de football», écrit le site d’information Aljazair1.




«Le nouveau président de la confédération, le Sud-africain Patrice Motsepe a commis la première violation de la loi après avoir ratifié la proposition du Maroc en modifiant les statuts de la Confédération africaine de football avec un amendement qui visait, bien entendu, à l’exclusion du Sahara occidental», tance-t-il.

Le même jour, la FAF a publié un premier communiqué pour démentir ces articles, assurant que son président «n’a jamais voté en faveur de la modification statutaire présentée lors des travaux, tout comme il s’est abstenu d’approuver le bilan financier tel qu’il a été présenté».

«La FAF apporte ces précisions pour mettre fin aux spéculations colportées ici et là à ce sujet», a-t-il ajouté.




Les démentis de la FAF ne convainquent pas

Dimanche, dès son arrivée en Algérie, Kheïreddine Zetchi dément à son tour l’information, dans une série de déclaration à la presse de son pays.

Au journal d’information sportive Alem El Ahdaf, il assure ainsi que «certaines parties cherchent à tromper l’opinion publique».

«Notre position est fixe et il n’y a personne qui nous donne des leçons sur le patriotisme, surtout pour les questions de la Palestine et du Sahara occidental», a-t-il ajouté en assurant ne pas avoir voté pour l’amendement du Maroc. Des démentis de la FAF et de son président nont pas convaincu la presse algérienne.




À travers une vidéo du déroulement du vote au sein de l’AGO de la Confédération africaine de football, Ennahar Online a souligné que «le président de la séance s’est adressé aux membres qui voulaient faire objection ou faire des suggestions».

«Personne n’a bougé le petit doigt. Le vote de la FAF était définitivement parmi les approbateurs, sinon l’amendement ne serait pas passé», insiste-t-il.

Ce à quoi la FAF a réagi, le même jour, en annonçant sa décision de saisir la justice pour diffamation contre le journal qu’elle accuse de vouloir «nuire à la personne du Président de la FAF, à cette instance et à l’Algérie».




Les ennuis de la FAF ne sont pas que médiatiques. La dernière sortie est celle du «Comité national algérien de solidarité au peuple sahraoui», qui ne s’est pas privé de blâmer ouvertement Kheïreddine Zetchi.

«Le comité a estimé que le président de la FAF qui était présent lors des travaux de l’AGO de la CAF à Rabat assume la responsabilité lorsqu’il a voté en faveur de cet amendement des statuts de l’organisation africaine», tranche-t-il lundi, dans un communiqué.

Après la polémique Abdeslam Ouaddou qui avait soutenu Zetchi, au tour de ce dernier d’être pris en otage sur la question sahraouie.