vendredi, novembre 22, 2024
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L’Algérie et le Maroc jouent la carte de la dissuasion militaire

L’Algérie et le Maroc jouent la carte de la dissuasion militaire




L’Algérie et le Maroc se livrent à une course à l’armement ces dernières années à cause des questions qui continuent de les diviser, notamment celle liée au Sahara. De quoi redouter la bataille d’Amgala qui eut lieu entre les 27 et 29 janvier 1976 autour de l’oasis d’Amgala, dans le Sahara.




Le Maroc et l’Algérie importent un nombre important d’armes. Les deux pays ont importé 70% des armes en Afrique entre 2016 et 2020, indique le dernier rapport de l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI). Selon le dernier classement annuel de SIPRI, les importations algériennes ont même augmenté de 64% depuis 2015.

Le pays devient ainsi le 6ᵉ importateur d’armes du monde. « L’Algérie a la deuxième armée du continent derrière l’Égypte. Le pouvoir ne refuse rien à l’armée.

C’était la méthode instaurée par Abdelaziz Bouteflika », explique Jean-François Daguzan, ancien directeur adjoint de la Fondation pour la recherche stratégique, signataire d’un long article sur « L’armée algérienne au défi de la transformation » dans le dernier numéro de la revue Maghreb-Machrek.




Selon ce spécialiste, Alger a modernisé ses forces après la décennie noire, et s’est replacé dans le camp du «  bien  » et s’est rapproché des États-Unis et de l’Otan après les attentats du 11 septembre 2001. La Russie et la Chine sont les partenaires de l’Algérie auprès de qui ils achètent des armes.

En tout, un budget plus de 10 milliards de dollars par an soutenu par la rente pétrolière est consacré aux achats des armes. « La modernisation a pris la forme d’une «  arsenalisation  » massive de l’armée », ajoute Jean-François Daguzan.

Le voisin de l’Est dispose de plus de 1300 chars modernes, de plus de 2000 blindés de transport de troupes, de systèmes de défense anti-aériens, des frégates de type Meko, des sous-marins russes de classe kilo, d’une flotte de 58 chasseurs Soukhoï 30MKA, d’une quinzaine de Mig-29S et d’une quarantaine de bombardiers Su-24, etc.




De son côté, le Maroc a préféré réduire de 60% ses achats d’armement depuis cinq ans. Toutefois, il attend plusieurs livraisons d’équipements américains : 24 avions de combat F-16 Viper, 24 hélicoptères d’attaque AH-64E Apache, des chars Abrams. «

Les importations d’armes du Maroc devraient augmenter considérablement au cours des cinq prochaines années si ces commandes sont exécutées », précise le rapport du SIPRI. Selon le site internet Défense, le royaume a signé en 2020 de nouveaux contrats pour l’acquisition d’une importante quantité de matériels et d’équipements au profit des Forces armées royales (FAR).

Il s’agit d’environ 300 véhicules VLRA commandés auprès de la société française Arquus. La course aux armements fait craindre un conflit armé entre les deux pays. La question du Sahara demeure une source de tensions entre le Maroc et l’Algérie.