(Vidéo) France: L’abattage rituel Halal de volaille plus autorisé à partir du mois de juillet 2021?
(Vidéo) L’abattage rituel Halal de volaille en France ne sera plus autorisé à compter du mois de juillet 2021?
Selon 3 mosquées, l’abattage rituel Halal de volaille en France ne sera plus autorisé à compter du mois de juillet 2021. Cette décision, qui fait suite à la parution de l’instruction technique DGAL/SDSSA/2020-722 du ministère français de l’Agriculture et de l’alimentation, datée du 23 novembre 2020, a mobilisé les responsables de la Grande Mosquée de Paris, ainsi que celles de Lyon et d’Evry. Une dérogation permet toutefois de lever l’étourdissement.
Titulaires de l’agrément interministériel les habilitant à délivrer les autorisations de pratique du sacrifice rituel, et assurant la certification halal des viandes et produits destinés à la consommation de la communauté musulmane, elles se sont réunies cette semaine à Paris.
Ceci pour «examiner les voies et moyens de sensibilisation des pouvoirs publics sur la situation dramatique que risquent de vivre les musulmans de France» à cette instruction technique, indique un communiqué conjoint publié jeudi.
«Cette instruction ayant pour objet les « contrôles officiels relatifs à la protection animale en établissement d’abattage de volailles au moment de leur mise à mort », impose désormais des conditions d’abattage ne permettant pas de répondre aux principes dogmatiques et fondamentaux de l’abattage rituel Halal», poursuit la même source.
COMMUNIQUÉ – Les Grandes Mosquées de Paris, de Lyon et d’Évry s’inquiètent vivement d’une récente instruction ministérielle qui pourrait conduire à l’interdiction de l’abatage de volailles selon le rituel Halal : pic.twitter.com/3jb764Fbnl
— Grande Mosquée de Paris (@mosqueedeparis) March 18, 2021
Pour les responsables des trois Grandes Mosquées, «c’est aussi un mauvais message que l’on envoie à la communauté musulmane en cette veille de Ramadan».
Le communiqué rappelle que les préoccupations ont déjà été formulées auprès des ministères de l’Intérieur et de l’Agriculture «sans pour autant parvenir à un résultat satisfaisant, permettant d’assurer le respect des principes de l’abattage rituel Halal tel qu’il était pratiqué jusqu’à présent».
«Considérant que ces dispositions sont une grave entrave au libre exercice du culte, ils entendent mener toutes les actions légales pour rétablir ce droit fondamental. Les responsables soussignés se sont rapprochés des autres responsables religieux, notamment du culte Israélite de France, afin d’échanger avec eux sur cette grave problématique.»
Un avis de la CJUE sur la question
Si ladite disposition est mise en œuvre, «les conditions requises pour permettre aux musulmans de consommer des viandes conformes à leur rite, en vertu du principe fondamental de la liberté du culte, ne seraient plus garanties», affirme les responsables des trois mosquées.
Ils demandent une réunion «en urgence» avec le ministre français de l’Agriculture afin de les «entendre sur cette question». En France, il existe jusque-là trois types d’abattage de volailles.
En plus de l’abattage non halal avec électronarcose pour étourdir l’animal en vue d’inhiber et l’abattage halal sans aucune électronarcose, il existe aussi un abattage considéré aussi comme halal, avec une électronarcose atténuée. Ce dernier, non conforme aux exigences européennes en la matière, disparaîtra donc avec la décision des autorités françaises.
Ses pratiquants doivent choisir les deux types restants, en adoptant des changements importants et couteux de leurs procédés. L’abattage sans étourdissement de l’animal fait aussi débat en Belgique.
En décembre, la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE), saisie par la Cour constitutionnelle belge après contestation des organisations des cultes juif et musulman, a estimé que le décret imposant un étourdissement préalable pour l’abattage en région flamande ne «méconnaît pas» la liberté des croyants juifs et musulmans.
Depuis 1er septembre 2020, l’abattage des animaux sans étourdissement préalable a été interdit en Région wallonne, suite à l’approbation, en janvier 2017 en Flandre et en Wallonie, d’une interdiction absolue, alors que la question divise toujours à Bruxelles.