Pays-Bas: L’universitaire d’origine marocaine Nadia Bouras menacée par l’extrême droite
Pays-Bas : L’universitaire d’origine marocaine Nadia Bouras menacée par l’extrême droite
L’Université de Leiden a apporté son soutien à sa chercheuse, l’historienne néerlandaise d’origine marocaine, Nadia Bouras, qui a signalé ce week-end le passage de militants d’extrême droite à son domicile, où un message menaçant a été laissé sur la porte d’entrée.
Le message signale aux résidents, taxés d’être proches des idées de la gauche, que leurs maisons sont «sous surveillance» par un groupe se faisant appeler Vizir op Links (vus à gauche).
Sur son compte Twitter, l’universitaire a exprimé son intention de porter plainte auprès de la police.
Elle a également remercié son université et le département des affaires de sécurité en son sein, grâce auquel la police locale est intervenue. Nadia Bouras s’est dite choquée d’avoir découvert l’autocollant avec ses enfants.
Ontzettend blij met de steun van de universiteit. Via Veiligheidszaken van @UniLeiden is de wijkagent ingeschakeld. Die is net geweest. Veel dank!
— Nadia Bouras (@NadiaBouras) March 21, 2021
Ces déclarations ont fait sortir d’autres personnalités publiques de leur silence, pour dénoncer ces pratiques et pour dire aussi qu’elles en ont été victimes.
Militant du parti de Gauche verte, GroenLinks, Huub Bellemakers a indiqué avoir trouvé le même message collé à l’entrée de son domicile, il y a deux semaines.
Selon le site d’information néerlandais Dutch News, Bellemakers a décidé dans un premier temps de ne pas en parler, afin de ne pas donner de visibilité au groupuscule. Mais il y a eu le signalement public de Nadia Bouras.
C’est pourquoi il a tenu à soutenir la chercheuse et à lui montrer qu’elle «n’est pas seule».
Peu avant le passage du groupe anonyme à son domicile, Bellemakers avait comparé une réunion du parti conservateur néerlandais Forum voor Democratie (Forum pour la démocratie) à Nijmgen à un rassemblement nazi.
Face à la multiplication des menaces, les députés socialistes ont saisi les ministères de l’Intérieur et de la Justice pour garantir la protection des acteurs de la vie publique qui critiquent l’extrême droite aux Pays-Bas.