vendredi, novembre 22, 2024
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Alger: La visite de Castex reportée à cause de l’ouverture d’une section LREM à Dakhla?

L’ouverture d’une section de « la République en Marche » à Dakhla derrière le report de la visite de Castex à Alger?




Le Premier ministre français a reporté sa visite en Algérie. L’ouverture par la République en Marche, le parti fondé par Emmanuel Macron, d’une section à Dakhla a-t-elle précipité cette subite décision?




Étonnement à Paris. La très attendue visite du Premier ministre français en Algérie prévue ce dimanche n’aura pas lieu. L’annulation a été notifiée par Alger quelques heures seulement avant la 5ème réunion de haut niveau. Officiellement «le contexte sanitaire» est invoqué pour expliquer le report du déplacement de Jean Castex à une date ultérieure.

«L’épidémie du nouveau coronavirus Covid-19 ne permet pas aux délégations de se retrouver dans des conditions pleinement satisfaisantes», écrit Matignon dans un communiqué. Silence du côté d’Alger alors que les deux chefs de gouvernements avaient convenu des préparatifs de la rencontre lors d’un appel téléphonique dès le 21 janvier. El Watan attribue ce report à deux facteurs.




La composition de la délégation française réduite à seulement quatre ministres, sans notamment les titulaires des maroquins des Affaires étrangères et de la Défense, et la durée de la visite écourtée à une seule journée au lieu de deux initialement prévues. Ce qui «aurait mécontenté la partie (…)

C’est un sous-format alors qu’il y avait beaucoup de dossiers bilatéraux à étudier», a confirmé une source algérienne au quotidien francophone. Une version conforme à celle donnée par l’AFP : «De sources concordantes françaises et algériennes, le format de la délégation française, réduit en raison de l’épidémie, a été jugé insuffisant par les autorités hôtes, mécontentes, ce qui a précipité cette annulation tardive.»




L’ouverture d’une section LREM à Dakhla a irrité les Algériens

Côté timing, le report annoncé par les services de Jean Castex a également coïncidé avec l’annonce, le jeudi 8 avril, par La République en Marche, le parti présidentiel fondé par Emmanuel Macron, de l’ouverture d’une section à Dakhla dans le Sahara marocain.

Un geste important pour les milieux marocains qui s’activent à convaincre les Français de reconnaitre la marocanité du Sahara à l’instar de la décision qui a été prise le 10 décembre par l’ancien président américain Donald Trump. Cette installation «n’est-elle pas une autre raison du report de la rencontre intergouvernementale algéro-française ?», s’interroge le média algérien El Watan. La question du Sahara occidental est érigée au rang de priorité pour le voisin de l’Est.




«C’est même la raison d’être de la diplomatie algérienne», a déclaré le 5 avril Nasser Bourita lors de l’ouverture du consulat du Sénégal à Dakhla. Pour rappel, Alger avait protesté contre l’installation d’une antenne diplomatique de la Côte d’Ivoire à Laayoune en rappelant son ambassadeur à Abidjan pour consultations.

Concomitamment à l’inauguration de la section LREM à Dakhla -la première du genre de la part d’une formation au pouvoir dans un pays membre permanent du Conseil de sécurité-, il y a lieu de signaler les entretiens entre Jean-Yves Le Drian et Nasser Bourita, marqués par le renouvellement du soutien français au plan d’autonomie marocain au Sahara et ses éloges quant au rôle que se prépare à jouer le royaume au Sahel.




Deux jours auparavant, ce sont les groupes d’amitié France-Royaume du Maroc du Sénat et Royaume du Maroc-France de la Chambre des Conseillers qui ont discuté, lors d’une réunion virtuelle, du développement des territoires et la coopération décentralisée.

Une activité politique intense entre les deux pays à même de susciter l’ire du pouvoir algérien. Une colère que le ministre du Travail, de l’emploi et de la sécurité sociale, El Hachemi Djaaboub, un ancien islamiste du Mouvement pour une société de paix (MSP), a exprimé le jeudi 8 avril devant la Chambre haute, qualifiant la «France d’ennemi traditionnel éternel» de son pays alors que le sujet du débat, à savoir les pensions des Algériens, ne se prêtait guère à un tel dérapage.