vendredi, avril 19, 2024
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Diplomatie: un nouveau souffle dans les relations franco-marocaines ?

Diplomatie: un nouveau souffle pour l’axe Rabat-Paris?




Au moment où le Quai d’Orsay évoque des relations «très denses» entre le Maroc et la France, à Alger, on broie du noir. Une visite du Premier ministre français en Algérie vient d’être annulée. Ce déplacement rentre dans le cadre d’un mécanisme de coopération qui ne s’est pas réuni depuis 2017.




Les relations entre la France et les deux principaux pays du Maghreb, le Maroc et l’Algérie, ont connu, le week-end dernier, des rebondissements spectaculaires. À Alger, c’est le brouillard total et une colère noire. Une visite très attendue du Premier ministre français en Algérie a finalement été annulée. En des termes diplomatiques, elle a été reportée sine die.

À l’opposé, Rabat et Paris affichent un grand satisfecit, notamment eu égard aux relations sécuritaires entre les deux pays, relève le quotidien arabophone Al Ahdath Al Maghrebia. Les services d’Abdellatif Hammouchi venaient tout juste d’éviter à la France un bain de sang en lui permettant de neutraliser un projet d’attaques terroristes qui en était déjà à sa phase finale, souligne le quotidien.




En même temps, la classe politique française accélère les démarches pour une reconnaissance officielle de la marocanité du Sahara. On comprend les raisons de la colère algérienne. Cela d’autant que l’annulation à la dernière minute de la visite de Jean Castex soulève beaucoup d’interrogations.

Ce déplacement était, en effet, programmé pour le 11 avril dans le cadre d’un Comité intergouvernemental de haut niveau. Une instance de dialogue entre les deux gouvernements qui ne s’est plus réunie depuis 2017. Officiellement, du côté français, le «report» de cette visite est dû à des raisons sanitaires. Mais à Alger, poursuit le quotidien, beaucoup d’autres raisons ont été avancées. D’abord la nature de la délégation qui accompagne le Premier ministre.




L’Algérie la juge en deçà de ce qu’elle attendait d’une visite dont elle espérait tirer un grand profit, notamment sur le plan médiatique. Cela sous-entend que c’est Alger qui serait derrière ce report. Bref, autre raison avancée, la date de la visite coïncide avec plusieurs actions diplomatiques envers le Maroc qui ont par ailleurs été très médiatisées.

D’abord, une réunion de la commission parlementaire mixte maroco-française au Sénat, ensuite la décision du parti du Président, LaREM, d’ouvrir une antenne à Dakhla et, enfin, la réunion entre les chefs de la diplomatie des deux pays, Nasser Bourita et Jean-Yves Le Drian. Le quotidien évoque également le refus catégorique des autorités françaises d’extrader 2 ressortissants algériens, Hicham Abboud et Amir Boukhris,




Ceci pour soi-disant leur implication dans des affaires du terrorisme. Cela dit, poursuit le quotidien, à l’issue de son entretien en visioconférence avec Nasser Bourita, le ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian a salué la qualité de la coopération sécuritaire entre la France et le Maroc. Il a également réitéré la position de soutien de son pays au plan d’autonomie marocain pour le Sahara.

Le chef de la diplomatie française a également évoqué au cours de cet entretien les relations bilatérales très denses entre la France et le Maroc et les enjeux communs aux deux pays, notamment les conséquences de la crise sanitaire, la coordination entre les deux pays pour y faire face ainsi que les questions migratoires.