Une nouvelle polémique sur l’alimentation halal en France
Une nouvelle polémique sur l’alimentation halal en France
L’utilisation possible de la viande de porc dans l’alimentation des volailles et des moutons crée une nouvelle polémique en France. Les musulmans de France se sentent à nouveau visés dans ce dossier des Protéines animales transformées (PAT).
Les musulmans de France ne sont pas au bout de leurs (mauvaises) surprises. Fin 2020, la Commission européenne a engagé une relecture du règlement n°999-2001 « fixant les règles pour la prévention, le contrôle et l’éradication de certaines encéphalopathies spongiformes transmissibles ».
Le texte initial définissait clairement les éléments entrant dans la composition des farines destinées à l’alimentation des animaux dont les viandes sont consommées, écrit le Muslim Post.
Le nouveau texte sur l’utilisation des Protéines animales transformées (PAT) autoriserait toutes sortes de mélanges agro-alimentaires destinés aux non-ruminants : des aliments à base d’insectes, de porc, de volailles et de poissons.
Conséquence, le poulet ou le mouton dont la viande a servi à réaliser les kebabs de France, pourrait avoir été nourrie avec des restes de porc.
Pour les lobbies pro-PAT comme l’UECBV (Union européenne du commerce du bétail et des métiers de la viande) ou la FEFAC (European Feed Manufacturers’ Federation), la réforme vise entre autres à protéger l’agro-industrie et l’élevage européens, à promouvoir le régime végétarien et à lutter pour le bien-être animal.
Mais elle semble avoir occulté les us et coutumes des consommateurs musulmans estimés à près de 26 millions à l’échelle européenne dont 4,1 millions en France. En réalité, la nature halal des animaux consommés en France par les citoyens musulmans demeure une équation importante à résoudre.
Ceci en plus de l’abattage hahal. En mars, une rumeur avait annoncé l’interdiction, dès le mois de juillet 2021, de l’abattage rituel halal de volaille de l’abattage halal du poulet en France, suivant une directive du 23 novembre 2020.
Kamel Kabtane, recteur de la Grande Mosquée de Lyon, avait dénoncé la mesure : « Avant, les bêtes étaient assommées, mais au bout de deux minutes redevenaient mobiles.
Avec ces nouvelles normes [ndlr : suppression de l’électronarcose, contraire au sacrifice rituel], testées sous contrôle huissier, toutes nos bêtes étaient mortes ! ». La rumeur a été finalement démentie quelques jours plus tard, le 27 mars, le ministre français de l’Agriculture et de l’alimentation, Julien Denormandie.
En octobre 2020, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin avait aussi tenu des propos qui discriminaient les musulmans.
« Ça m’a toujours choqué de rentrer dans un hypermarché et de voir qu’il y avait un rayon de telle cuisine communautaire et de telle autre à côté. C’est comme ça, que ça commence le communautarisme. », avait-il déclaré.
La réforme, si elle aboutissait, causerait beaucoup de tort aux musulmans qui devront se garder de consommer des aliments éventuellement contaminés par la viande porcine du fait de l’alimentation animale dans les élevages. Car, il serait difficile de certifier ou d’assurer la traçabilité des viandes halal avec ces nouvelles dispositions.