L’Espagne craint le royaume du Maroc
L’Espagne craint le royaume du Maroc
Le royaume du Maroc, qui n’a cessé de renforcer et moderniser son armée depuis des années, avec le soutien des États-Unis qui ont par ailleurs reconnu sa souveraineté sur le Sahara, constituerait une menace pour l’Espagne.
Le royaume du Maroc a vu sa position de puissance régionale renforcée, après la décision américaine de reconnaître la souveraineté du royaume du Maroc sur le Sahara occidental. Cette situation constituerait une menace pour l’Espagne, selon Guillem Colom, Guillermo Pulido et Mario Guillamó, auteurs d’un rapport titré « Le royaume du Maroc, le détroit de Gibraltar et la menace militaire contre l’Espagne ».
Ce rapport a été publié par l’Institut pour la sécurité et la culture (ISC). Selon les auteurs de ce rapport, l’intégrité territoriale de l’Espagne serait menacée, et le geste de l’administration américaine sous l’ancien président américain Trump renforce non seulement les relations entre les États-Unis et le royaume du Maroc, mais également la position du royaume du Maroc sur le Sahara.
Pour ces derniers, le royaume continuera à œuvrer pour une nouvelle délimitation de la zone exclusive économique. « Au-delà de la pêche, aspect non moins important, on retrouve la capacité de contester la souveraineté des montagnes volcaniques de l’archipel des Canaries qui sont submergées et riches en métaux comme le tellure, le cobalt et le plomb, mettant en évidence le mont Tropique », font observer les auteurs du document.
Avec ce soutien américain, le royaume du Maroc renforce aussi son assise politique pour assumer pleinement un rôle de leader dans la région et sur le continent, assurent les auteurs du rapport qui rappellent que 15 pays africains ont déjà ouvert un consulat à Dakhla. Sur le plan de la sécurité militaire, le royaume du Maroc s’est lancé dans une course aux armements.
Il dépasse l’Algérie dont l’armée était la plus puissante dans le Maghreb. Du coup, l’Espagne, soulignent les auteurs, est confrontée à un double défi sécuritaire, à savoir : la gestion des effets éventuels du conflit entre le Maroc et l’Algérie sur l’ensemble de la région du détroit de Gibraltar d’une part, et l’intégrité territoriale après le contrôle du Maroc sur le Sahara occidental d’autre part.
Par ailleurs, les auteurs n’occultent pas le fait que le Maroc « a le rêve de poursuivre la mise en œuvre d’un agenda d’expansion territoriale, ce qui impliquerait de contrôler Ceuta et Melilla », rappelant les propos du chef du gouvernement, Saadeddine El Othmani, qui déclarait : « Le jour viendra où nous allons rouvrir la question de Ceuta et Melilla, des territoires marocains comme le Sahara ».