Une femme arrêtée plusieurs heures pour avoir utilisé l’expression « Sebta occupée »
La femme a été arrêtée plusieurs heures pour avoir utilisé l’expression « Sebta occupée ». Selon Ceuta TV la jeune femme est recherchée dans le cadre d’une enquêtée ouverte par le parquet d’Almeria, dans le sud de l’Espagne pour une affaire de coups et blessures et elle n’aurait pas encore comparu devant le juge.
Reporter à ChoufTV, Fatim-Zahra Rajmi, a été interpellée, ce vendredi 21 mai, à Sebta, par plusieurs éléments de la Guardia Civil, lourdement armés. Elle a finalement été libérée indique le média en ligne marocain sur sa page officielles Facebook.
La journaliste Fatim-Zahra Rajmi avait été envoyée dans le préside occupé de Sebta, parce qu’elle dispose de la double nationalité, marocaine et espagnole. Cela permet de faciliter son accès dans l’enclave occupée de Sebta. Elle est entrée dans le préside occupé en faisant l’itinéraire Tanger-Algesiras-Sebta par voie maritime (traversée spéciale).
Fatim-Zahra Rajmi a couvert, de l’intérieur de Sebta, l’afflux de migrants sur cette ville. La veille de son interpellation, « elle a reçu des pressions d’éléments de la Guardia Civil qui lui ont reproché d’utiliser dans ses reportages l’expression: Sebta occupée », selon Driss Chahtane, le fondateur de ChoufTV. «
Ce vendredi matin, à 10h, alors qu’elle se dirigeait de Sebta à Algesiras pour couvrir un sit-in devant le consulat du royaume du Maroc contre l’accueil par les autorités espagnoles du chef du groupe séparatiste armé Polisario Brahim Ghali.
La journaliste Fatim-Zahra Rajmi a été surprise par l’irruption de trois véhicules, à l’intérieur desquels se trouvaient des policiers lourdement armés. Ils l’ont interpellée, menottée et embarquée en lui affirmant qu’elle faisait l’objet d’une enquête », poursuit le fondateur de ChoufTV.
Driss Chahtane ajoute que la Guardia Civil l’a appelé par téléphone pour lui passer la journaliste, Fatim-Zahra Rajmi, qui lui a affirmé que le plus clair de l’interrogatoire tournait autour des raisons qui la poussent à utiliser l’expression « Sebta occupée » dans ses reportages.
Driss Chahtane ajoute que la rédaction a pris contact avec un avocat espagnol pour défendre l’envoyée spéciale de ChoufTV. Lors de sa couverture des évènements, jeudi 20 mai depuis le préside occupée de Sebta, le reporter Fatim-Zahra Rajmi a pu rencontrer plusieurs migrants marocains, pour la plupart des mineurs.
Ils lui ont fait part des actes d’intimidation et des agressions dont ils ont été victimes depuis qu’ils ont rejoint l’enclave occupée. Dans l’un de ses reportages, elle a mis en avant l’effort de solidarité dont ont fait preuve certaines familles marocaines résidantes à Sebta, en distribuant des repas au profit des migrants.
L’interpellation de Fatim-Zahra Rajmi a été vivement dénoncée par le syndicat national de la presse marocaine qui y voit une « violation manifeste de la liberté de la presse et d’expression », appelant à la libération immédiate et inconditionnelle de la journaliste de Chouf TV.
L’Association nationale des médias et des éditeurs (ANME), qui regroupe les principales entreprises de presse au Maroc, a également rendu public un communiqué qui dénonce vigoureusement l’arrestation de l’envoyée spéciale de ChoufTV par les autorités espagnoles et avait appelé à sa libération immédiate.