L’Espagne demande l’aide de l’Otan pour protéger Ceuta et Melilla
L’Espagne demande l’aide de l’Otan pour protéger Ceuta et Melilla
Le président du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, rencontre demain lundi, Joe Biden, en marge du sommet de l’OTAN. La crise migratoire avec le Maroc sera sans doute au cœur des échanges avec le président américain.
À cette rencontre, la première entre le président américain et le chef du gouvernement espagnol, depuis l’arrivée au pouvoir de Joe Biden, Pedro Sanchez va solliciter l’aide américaine pour obtenir la protection militaire de l’OTAN sur les villes autonomes de Ceuta et Melilla.
Selon l’article 6 du traité de l’Atlantique Nord, la protection militaire en réponse à une attaque armée n’est prévue que lorsque celle-ci a lieu « contre le territoire de l’une ou l’autre des parties en Europe ou en Amérique du Nord, contre les départements français d’Algérie (déjà obsolète), contre le territoire de la Turquie.
Ou contre les îles relevant de la juridiction de l’une ou l’autre des parties dans la région de l’Atlantique Nord ». Si l’on s’en tient à cette disposition, l’OTAN ne devrait pas fournir l’assistance militaire nécessaire à Ceuta et Melilla en cas de besoin, pour la simple raison que les deux villes ne sont pas sur le continent européen.
Toutefois, l’Alliance peut faire une exception à ce principe, comme elle l’a fait avec les Îles Canaries ou Madère. Dans le cadre de l’opération « Active Endeavour », qui vise la surveillance de la Méditerranée orientale pour prévenir les menaces terroristes, l’OTAN a élargi son champ d’application à Ceuta et Melilla.
L’Espagne n’a jamais formellement demandé à modifier le traité de l’Atlantique Nord pour y inclure Ceuta et Melilla, mais l’article 4 du traité autorise les pays ou tout autre partenaire comme l’Espagne à consulter l’Alliance si « l’intégrité territoriale, l’indépendance politique ou la sécurité de l’une ou l’autre des parties sont menacées ».
Or, l’Espagne considère l’arrivée massive de migrants marocains à Ceuta les 17 et 18 mai, comme une menace à son intégrité territoriale. Le président américain Joe Biden a toujours soutenu que le royaume du Maroc est un grand allié de l’OTAN, et en particulier des États-Unis.