samedi, avril 27, 2024
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Le Maroc menacerait de rompre les accords de pêche avec l’Europe

Le Maroc menacerait de rompre les accords de pêche avec l’Europe




En réaction au vote de la résolution du parlement européen le sanctionnant pour avoir laissé entrer en masse des migrants mineurs à Ceuta les 17 et 18 mai, le royaume du Maroc menacerait de rompre les accords bilatéraux avec l’Union européenne (UE), notamment les accords de pêche.




La crise entre le royaume du Maroc et l’Espagne pourrait s’intensifier avec l’arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) sur un recours du Front Polisario concernant l’accord de pêche qui inclut les eaux du Sahara. Jeudi, de nombreux internautes marocains ont réagi sur les réseaux sociaux, demandant le « non-renouvellement de l’accord de pêche avec l’Espagne », rapporte le media espagnol « El Espanol ».

L’accord de pêche entre l’Union Européenne et le royaume du Maroc, qui a été signé depuis plus de 30 ans et qui a fait l’objet de renouvellements réguliers jusqu’en 2019, permet aux pêcheurs de l’Union Européenne d’exercer leur activité dans les eaux hors de l’Union Européenne en versant un droit d’accès.

Une suspension de ces accords affecterait directement l’Espagne. En effet, les pêcheurs espagnols constituent la plus grande partie de la flotte.




Avec la signature en 2000 de l’Accord d’association, et l’adoption cinq ans plus tard, du plan d’action de la politique européenne de voisinage, le Maroc est devenu un partenaire privilégié de l’Europe en matière de lutte contre l’immigration clandestine et de terrorisme.

La mise en place du sommet UE-Maroc est venue renforcer ces relations au plan politique. Dans une résolution contre le Maroc, votée jeudi à Strasbourg par les quatre principaux groupes du parlement européen (populaire, socialiste, libéral et vert) à 397 voix pour, 85 contre, 196 abstentions, l’UE a condamné l’attitude « injustifiable » du royaume qui a provoqué en mai une crise migratoire inédite en laissant entrer des milliers de migrants à Ceuta.

Dans sa résolution, l’UE soutient que « l’aggravation de la crise politique et diplomatique ne doit pas remettre en cause les relations de bon voisinage.




Elle ne doit pas remettre en cause les relations stratégiques, multidimensionnelles et privilégiées entre le royaume du Maroc et l’Union Européenne et l’Espagne ». La réaction du royaume du Maroc ne s’est pas fait attendre.

« La résolution du parlement européen ne change pas le caractère politique de la crise entre le Maroc et l’Espagne », a indiqué le royaume du Maroc dans une déclaration du ministère des Affaires étrangères, précisant que « l’instrumentalisation du parlement européen dans cette crise est contre-productive ».

La veille du vote de la résolution, Nasser Bourita, ministre marocain des Affaires étrangères, avait déjà accusé le gouvernement espagnol d’« européaniser » la crise « bilatérale entre l’Espagne et le royaume du Maroc ». Pour le chef de la diplomatie marocaine, au-delà de l’affaire Ghali, il y a « quelque chose de plus profond. Une perte de confiance ».