Union Européenne : une guerre de l’avocat entre le Maroc et l’Espagne
UE : Une guerre de l’avocat lancée entre le Maroc et l’Espagne
Le bras de fer entre les producteurs agricoles marocains et espagnols prend une nouvelle tournure, en s’intéressant cette fois à l’avocat exporté vers l’Union européenne. Ce mercredi, la Confédération marocaine de l’agriculture et du développement rural (COMADER) a dénoncé des «allégations mensongères» lancées par une association espagnole concernant la qualité de la production nationale d’avocats.
Dans un communiqué, repris par la MAP, la confédération a confirmé son soutien à l’Association marocaine des producteurs d’avocat (MAVA) face à l’association des agriculteurs de Valence (AVA-ASAJA).
La semaine dernière, le président de celle-ci a saisi l’occasion de l’interception d’un lot d’avocats produits au Maroc et exportés vers les Pays-Bas, avec des «résidus de substance phytosanitaire» pour dénoncer «un scandale».
Faisant l’écho de cette interception, Cristóbal Aguado a dénoncé le fait que l’avocat produit au Maroc «est vendu comme biologique et, par conséquent, ne devrait avoir de résidus d’aucune substance». Evoquant un produit «sans les garanties sanitaires adéquates», il a ajouté qu’il s’agit d’une «arnaque à tous les niveaux tant pour les producteurs.
Car il s’agit d’une concurrence déloyale, que pour les consommateurs, qui sont l’objet de tromperies», avant d’appeler à des «contrôles phytosanitaires rigoureux».
Dans sa réponse, la COMADER a assuré que «l’avocat marocain bénéficie d’un fort engouement du marché communautaire européen qui représente 90% des exportations, notamment du fait de son excellente qualité gustative ainsi que du transit time de courte durée qui permet de conserver la fraîcheur et la qualité du produit».
«L’avocat représente aujourd’hui une filière d’avenir pour le pays, tant au niveau des opportunités d’emplois qu’au niveau des investissements nationaux et internationaux», a-t-elle indiqué. Elle a mis en avant les «conditions pédoclimatiques exceptionnelles et propices à son développement» dont il bénéficie.
Mais aussi son «respect de l’ensemble des standards internationaux», elle assure que «la filière est accompagnée par des structures étatiques de contrôle et de régulation, telles que Morocco Foodex et l’ONSSA qui, chaque année, effectuent proactivement des milliers d’analyses».
Quant aux allégations de l’association espagnole, la COMADER souligne que l’utilisation du chlorpyrifos est «strictement interdite et contrôlée au Maroc depuis octobre 2020, faisant suite à sa récente interdiction par l’Union Européenne».
«L’ONSSA assure ainsi, en coopération avec ses correspondants européens, un alignement et une mise à jour régulière des standards sanitaires marocains sur les normes internationales», ajoute le communiqué, qui évoque des «démarches hostiles et sans fondements».