vendredi, mars 29, 2024
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Belgique: Ihsane Haouach invitée à retirer son voile

Belgique: Ihsane Haouach invitée à retirer son voile




Le voile que porte la commissaire du gouvernement belge auprès de l’Institut pour l’égalité hommes-femmes, Ihsane Haouach, est à nouveau objet de polémiques. Corentin de Salle, directeur scientifique du centre Jean Gol et administrateur de l’Institut, le perçoit comme un «acte de provocation».




Ce n’est pas la première fois que Corentin de Salle, membre du Mouvement Réformateur (MR), monte au créneau pour dénoncer le voile de la commissaire du gouvernement auprès de l’Institut pour l’égalité entre les femmes et les hommes, désignée il y a moins d’un mois.

La nomination de la jeune femme belge d’origine marocaine reste une pilule difficile à avaler pour les libéraux. Pourtant ce n’est pas le mérite qui fait défaut à Ihsane Haouach, diplômée avec grande distinction de l’école Solvay, rapporte Le Soir.

Mercredi dernier, lors de la réunion du conseil d’administration de l’institut, Corentin de Salle aurait expliqué, dès le début de la séance, et « au nom du MR », qu’il avait un « réel problème à ce qu’elle assiste voilée au CA ».




Il lui aurait ensuite demandé de ne pas porter son foulard lors de sa participation, ou de s’abstenir d’y siéger. Ihsane Haouach a répondu à l’administrateur qu’il n’avait pas à lui dire comment s’habiller. Pour la commissaire du gouvernement, le Conseil d’administration n’est pas le lieu pour revenir sur un débat tranché ailleurs.

S’en est suivi un échange vif entre les deux personnalités, avant que la commissaire n’invite Corentin de Salle au respect de l’Institut, à défaut de sa personne, souhaitant reprendre l’ordre du jour de la séance.

Contactée par Le Soir, Ihsane Haouach s’est gardée de tout commentaire, mais Corentin de Salle a expliqué qu’il n’entend pas siéger et travailler « avec une personne qui viole le principe de neutralité comme si de rien n’était ».




Pour le Mouvement Réformateur, le fait que rien ne soit évoqué dans le cadre de l’Institut semble problématique. «Je regrette que les représentants des différents autres partis n’aient pas voulu se prononcer sur le sujet», a-t-il indiqué.

Sur la question, la vice-présidente du Conseil d’administration, Maïté Warland, a accusé mercredi soir, l’administrateur du Mouvement Réformateur d’avoir violé l’obligation de discrétion imposée par le règlement, et de « saboter délibérément le travail du CA dans l’unique but d’entretenir une polémique sur laquelle son parti a choisi de faire campagne ».

De son côté, le Premier ministre a indiqué que le sujet était clos, et a appelé à un débat serein sur la neutralité et non autour de la personnalité d’Ihsane Haouach.