vendredi, avril 19, 2024
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L’Algérie va-t-elle se retirer de l’Union africaine?

L’Algérie va-t-elle se retirer de l’Union africaine où Israël est devenu membre observateur?




L’Union africaine a annoncé qu’Israël a officiellement obtenu le statut de membre observateur au sein de l’organisation panafricaine. Une décision qui vient confirmer la perte de vitesse de l’Algérie au sein de l’Union africaine, où elle a fait sienne la position intransigeante de Mouamar Kadhafi contre toute relation de l’Union africaine avec Israël.





Les 46 États africains, soit les 4/5 des pays du continent, qui entretiennent aujourd’hui des relations plus ou moins étendues avec l’État d’Israël, ont finalement pesé sur la décision de la Commission de l’Union africaine d’accorder à ce pays du Proche-Orient un statut d’observateur au sein de l’UA.

Bien évidemment, il ne s’agit en aucun pour l’Union africaine, ni pour tous ses membres pris individuellement, de tourner le dos à la Palestine, déjà membre observateur depuis plusieurs décennies, mais d’ouvrir la voie à un rôle plus dynamique de l’institution panafricaine en vue de matérialiser la solution à deux États, vivant pacifiquement côte à côte.

C’est en tout cas ce qu’a ouvertement signifié Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’Union africaine, au nouvel ambassadeur israélien qui lui remettait ses lettres de créances ce 22 juillet 2021 à Addis-Abeba, capitale de l’Ethiopie et le siège permanent de l’Union africaine.




Le président de la Commission de l’Union africaine Moussa Faki Mahamat a ainsi rappelé que l’Union africaine «a été très claire sur sa position selon laquelle, dans la question de la Palestine et d’Israël, une solution à deux États est nécessaire à une coexistence pacifique».

Pour rappel, c’est suite à la guerre israélo-arabe des Six jours, en 1973, qu’une trentaine de pays africains avaient rompu leurs relations diplomatiques avec Israël, suite à l’adoption en ce sens d’une résolution de l’ex-Organisation de l’unité africaine (OUA) présentée par l’Egypte.

Ces dernières années, et malgré l’insistance d’Israël qui a établi depuis des relations normales avec Le Caire, ce sont surtout l’Algérie et l’Afrique du Sud, et dans une moindre mesure la Mauritanie qui a échangé un certain temps des ambassadeurs avec Tel Aviv, qui bloquaient l’accueil d’Israël au sein de l’Union africaine.




Ces cinq dernières années, soit depuis 2016, et le forcing diplomatique et économique sans précédent d’Israël en Afrique subsaharienne, l’Algérie faisait quasiment cavalier seul en s’opposant au statut d’observateur au sein de l’Union africaine qu’Israël n’a jamais cessé de réclamer.

Ce nouveau pas franchi par l’Union africaine en direction d’Israël constitue donc un énorme camouflet pour la diplomatie algérienne, dans le contexte de la toute récente remise en selle de celui que le régime algérien considère comme son «Monsieur Afrique» ou son «diplomate providentiel» qui va redorer le blason, très terni, d’Alger au sein de ses pairs africains.

Mais deux semaines seulement après sa nomination aux Affaires étrangères, Ramtane Lamamra essuie un nouvel échec, qui va obliger l’Algérie à réagir, tôt ou tard, ne serait-ce qu’en donnant l’impression de protester.




Des protestations auprès de l’Union africaine contre le statut accordé à Israël. L’occasion est en effet donnée au régime algérien de détourner ses citoyens de la crise multiforme et profonde qui les prive, au quotidien, du strict nécessaire (eau potable, denrées alimentaires de base…) et de la liberté tout court.

D’ailleurs, pour faire diversion, les autorités algériennes, dès l’ouverture des Jeux olympiques de Tokyo ce vendredi 23 juillet, des Jeux symboles de tolérance et de paix, ont ordonné à un judoka algérien de rentrer immédiatement au pays.

Il lui a même été refusé d’affronter un judoka soudanais, sous prétexte qu’en cas de victoire, il serait confronté au tour suivant à un athlète… israélien! Une fuite en avant qui ne trompe personne et qui prouve que la junte militaire a réussi le pari fou de transformer un pays riche en État failli.