Gazoduc Maghreb-Europe, important gisement au large d’Agadir,… nouvelles précisions
Gazoduc Maghreb-Europe, important gisement au large d’Agadir… les nouvelles précisions d’Amina Benkhadra
Le Royaume du Maroc se prononce de nouveau pour le maintien du Gazoduc Maghreb-Europe (GME), dont le contrat arrive à son terme le 31 octobre 2021, a indiqué la Directrice générale de l’Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM), qui a accordé un long entretien à la MAP. Voici les nouvelles précisions d’Amina Benkhadra.
La volonté du Maroc de maintenir cette voie d’exportation a été clairement affirmée de manière constante, à tous les niveaux, depuis plus de trois ans, a rappelé Amina Benkhadra, directrice générale de l’ONHYM, dans un entretien accordé à Maroc Le Jour, le quotidien francophone de la MAP.
« C’est notre volonté, telle que nous l’avons exprimée verbalement et par écrit, publiquement et dans les discussions privées, toujours avec la même clarté et la même constance », a-t-elle réaffirmé.
Elle a réagit à certaines informations relayées par des sites électroniques et sur les réseaux sociaux prétendant que le Maroc aurait décidé d’empêcher l’approvisionnement de l’Espagne, à l’échéance du contrat.
Le GME, en service au cours des 25 dernières années, « est un formidable outil de coopération gagnant-gagnant et un exemple de projet régional structurant et mutuellement bénéfique », a également souligné Amina Benkhadra.
« Ce gazoduc a été construit par l’Espagne afin de permettre au gaz algérien de rejoindre l’Europe à travers le Maroc, dans des conditions de sécurité optimales », a-t-elle expliqué.
Elle a précisé que ce service est assuré par les personnels et le management marocains de la société Metragaz, un service salué par l’ensemble des intervenants européens.
Amina Benkhadra a aussi fait savoir que l’accès en sera libre, et les tarifs, transparents et non discriminatoires, indiquant que puisque cette installation est aujourd’hui amortie, ses tarifs seront plus compétitifs que tout autre moyen de transport concurrent.
S’agissant, par ailleurs, de l’annonce d’une découverte importante d’un gisement de pétrole au large d’Agadir, la directrice générale de l’ONHYM a confirmé que « les travaux géologiques et les interprétations des données sismiques 2D et 3D, mais aussi les anciens puits réalisés dans la zone, ont permis d’identifier plusieurs prospects.
Amina Benkhadra a réitéré l’information selon laquelle les ressources potentielles de ce gisement sont évaluées par Europa Oil&Gaz à 2 milliards de barils.
« Cette évaluation est confirmée par les propres données de l’ONHYM, mais il s’agit là de ressources potentielles et non de réserves prouvées », a tempéré la DG de cet office, qui a rappelé les termes du communiqué qui avait été publié à cet effet par cette institution. Pour prouver ces réserves, il faut réaliser des travaux spécifiques complémentaires, dont des forages supplémentaires, a-t-elle souligné.
« Nous aurions souhaité réaliser ces forages avant toute communication, mais nos partenaires, souvent des sociétés pétrolières étrangères cotées en bourse, sont obligées de faire des annonces publiques à différentes étapes de leurs découvertes et nous ne pouvons pas les en empêcher », a-t-elle expliqué.
Pour Amina Benkhadra, la réduction de la dépendance énergétique du Maroc peut être assurée par le développement des ressources fossiles.
Ceci lorsqu’elles existent, mais aussi, comme s’y attelle le Royaume, par le développement des énergies renouvelables avec l’exploitation accrue de ses ressources hydro-électriques, solaires et éoliennes.
À cette occasion, la DG de l’ONHYM a tenu à souligner que l’exploration pétrolière était un processus long, fortement capitalistique et très risqué, car même en cas de découverte, des opérations d’appréciation et de nombreux autres forages sont nécessaires, afin d’estimer et de prouver les réserves en place, avant de commencer la phase de développement proprement dite.
Ces différentes étapes, a-t-elle estimé, peuvent durer plusieurs années, selon la nature et le type des gisements, avant d’entrer dans la phase de production.
Amina Benkhadra estime à cet égard que « plus de 97% des investissements sont menés par des partenaires étrangers sur leurs permis d’exploration et plusieurs zones ont un potentiel en onshore et en offshore, surtout que les bassins offshores couvrent près de 300.000 km² et ne comportent que 42 puits forés ».
Dans ce sens, Amina Benkhadra a indiqué que plusieurs zones au large de Rabat-Salé, Essaouira, Agadir, Tarfaya et Boujdour recèlent de potentiels gisements, et ont montré des systèmes pétroliers actifs.
La DG de l’ONHYM a appelé à cet égard à poursuivre les efforts, et, surtout, à forer des puits. « Nous sommes confiants quant au potentiel pétrolier et gazier de notre pays.
L’histoire est pleine d’exemples de pays qui ont mis énormément de temps et d’efforts avant d’aboutir à une découverte majeure », a déclaré Amina Benkhadra, prenant pour exemple les cas de la Mauritanie et du Sénégal, qui ont des systèmes géologiques similaires au Maroc, et qui démontrent que la persévérance finit toujours par payer.
Le Maroc continuera toutefois à être considéré comme un pays à risques économiques pour l’exploration pétrolière et gazière, tant qu’une première découverte importante n’aura pas réalisée.
Ce qui a un impact sur l’engagement des compagnies internationales, a tenu à préciser la directrice générale de l’ONHYM.
Par ailleurs, Amina Benkhadra a indiqué que le futur Code gazier, qui reprend les principes appliqués en Europe, prévoit la séparation des activités de production, de distribution et de transport, et a annoncé la création future au Maroc d’un Gestionnaire du Réseau de Transport national.
« Notre tutelle nous a demandé de mettre en place une filiale qui sera en charge du développement du réseau de transport et du stockage stratégique du gaz naturel », a-t-elle précisé.
Une fois créée, la nouvelle structure s’attellera au développement du réseau gazier national et à la sécurisation des approvisionnements du pays. Les dispositions pour la création du Gestionnaire du réseau de transport sont « en cours de mise en place », a finalement révélé la directrice générale de l’Office national des hydrocarbures et des mines.