jeudi, avril 25, 2024
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L’Algérie décide de «revoir» ses relations avec le Maroc

L’Algérie décide de «revoir» ses relations avec le Maroc




La fuite en avant des responsables algériens, se précise. Ils ont décidé de «revoir» les relations avec le Royaume du Maroc.

Une autre réponse à la main tendue par le roi Mohammed VI et aux efforts des États-Unis de rapprocher les deux voisins ennemis.

Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a présidé, mercredi 18 août, une réunion extraordinaire du Haut Conseil de Sécurité, consacrée à l’examen des feux de forêts que le pays a connu la semaine dernière.

Une autre tribune que l’Algérie officielle a saisi pour réitérer «l’implication des deux mouvements terroristes « Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK) » et le « Mouvement Rachad »» dans les incendies et dans «l’assassinat du défunt Djamel Bensmail», indique l’instance dans un communiqué.




Le Haut Conseil de Sécurité a enjoint aux forces de sécurité «d’intensifier les efforts pour l’arrestation du reste des individus impliqués dans les deux crimes, ainsi que tous les membres des deux mouvements terroristes qui menacent la sécurité publique et l’unité nationale, jusqu’à leur éradication totale.

Notamment le « Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie » qui reçoit le soutien et l’aide de parties étrangères, en tête desquelles le Royaume du Maroc et l’entité sioniste», ajoute la même source.

Une fois de plus, Alger ménage les véritables soutiens du Mouvement Rachad, qui sont Doha et Ankara (le Qatar et la Turquie).

Cette semaine, le chef de la diplomatie algérienne a en effet téléphoné à son homologue du Qatar et reçu à Alger le ministre turc des Affaires étrangères.




Une autre réponse à la main tendue du roi Mohammed VI

Dans son fuite en avant, le Haut Conseil de Sécurité précise que «les actes hostiles incessants perpétrés par le Royaume du Maroc contre l’Algérie, ont nécessité la révision des relations entre les deux pays et l’intensification des contrôle sécuritaire aux frontières Ouest».

Pour mémoire, au lendemain de l’appui du Royaume du Maroc à l’autodétermination de la Kabylie, des parties en Algérie ont réclamé de riposter par l’expulsion de l’ambassadeur du Maroc à Alger et la rupture des relations diplomatiques avec le Royaume du Maroc.

Finalement, le ministère algérien des Affaires étrangères a seulement rappelé pour consultation son ambassadeur à Rabat. La décision de «revoir» ses relations avec le Royaume du Maroc est, par ailleurs, une autre réponse du pouvoir algérien à la main tendue du roi Mohammed VI.

Dans son discours du 31 juillet, le souverain a en effet (encore) invité le président Tebboune à une réunion pour tourner la page des différends.

Un appel totalement ignoré par le pouvoir à Alger…




À l’exception de quelques messages de félicitations qui sont échangés entre les chefs d’États à l’occasion de fêtes nationales des deux pays, les relations entre Rabat et Alger restent glaciales.

Les frontières terrestres sont, d’ailleurs, fermées depuis 1994 (depuis 27 ans). La coopération sécuritaire est inexistante, de l’aveu même des responsables marocains de la lutte contre le terrorisme. Ce communiqué du Haut Conseil de sécurité est aussi une réponse aux efforts que mènent les États-Unis pour rapprocher les deux voisins ennemis.

Quatre jours après le discours du roi Mohammed VI, Antony Blinken a en effet téléphoné à Ramtane Lamamra (le chef de la diplomatie algérienne). Fin juillet, le secrétaire d’Etat par intérim pour le Proche Oroient, Joey Hood, s’est déplacé à Alger et à Rabat.

Le texte de ce mercredi 18 août, rend difficile l’action du chef de la diplomatie algérienne auprès de ses anciens collègues américains au think tank Crisis Group ayant rejoint l’administration Biden, notamment Robert Malley, nommé émissaire spécial pour l’Iran.