L’Espagne sommée de reconnaître l’arabe et la darija
L’Espagne sommée de reconnaître l’arabe et la darija
Sur demande du comité des Ministres, organe décisionnaire du Conseil de l’Europe, Sebta et Melilla devront statuer sur l’arabe et la darija, deux langues largement parlées dans les deux enclaves. Dans ce sens, un délai a été accordé à l’Espagne.
Le 1ᵉʳ août 2023, c’est le délai donné à l’Espagne pour présenter un rapport sur le respect de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires comprenant un « éclaircissement » sur la situation de la darija et de l’arabe dans les enclaves de Sebta et Melilla. À l’origine de cette demande, le Comité des Ministres.
L’instance statutaire de décision du Conseil de l’Europe critique les retards des deux enclaves en matière de respect et protection des langues historiques et minoritaires. Ce n’est pas la première fois que le conseil des Ministres formule cette demande.
En 2008, l’organe décisionnaire du Conseil de l’Europe avait demandé à l’Espagne de statuer et d’adopter des mesures pour protéger l’amazigh, l’Arabe et la darija dans les deux enclaves.
Silence radio. Un mutisme qui aura duré 10 ans. La position de Madrid n’a pas pour autant sapé la détermination du conseil des ministres. L’instance est revenue sur la question en 2019.
Elle expliquait que « la question de savoir s’il faut protéger l’arabe/darija en vertu de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires est toujours ouverte, car il s’agit de langue traditionnellement parlée en Afrique du Nord et qu’il semble assez clair qu’elle soit traditionnellement présente » à Sebta et Melilla.
Les données de l’Institut des Études à Sebta (IEC) publiées en 2014 indiquent d’ailleurs que 62,9 % des habitants de Sebta sont d’origine « arabo-musulmane » et parlent « l’arabe sebti ou le darija ».