La crise Maroc-Espagne a profité à des compagnies maritimes française et italienne
La crise Maroc-Espagne a profité à des compagnies maritimes française et italienne
Deux compagnies maritimes, l’une française et l’autre italienne, ont bien tiré profit de la crise diplomatique entre Rabat et Madrid. La compagnie marseillaise La Méridionale a renforcé sa ligne avec Tanger Med, augmentant le flux de passagers et de marchandises pendant cette période. Le flux voyageurs de l’Italien Grandi Navi Veloci (GNV) à destination du Maroc a aussi nettement grimpé.
Le Maroc a annulé l’Opération Marhaba 2021, excluant de fait les ports espagnols et entraînant d’énormes pertes économiques pour l’Espagne.
Les Marocains résidant à l’étranger (MRE) désireux de rejoindre le Maroc pour y passer leurs vacances, ont été invités à emprunter les ports de Sète en France et de Gênes en Italie pour relier le port de Tanger Med.
Cette situation, consécutive à la crise diplomatique entre le Maroc et l’Espagne, a profité à la compagnie maritime marseillaise La Méridionale qui a conforté sa ligne avec Tanger Med, lancée début de décembre 2020.
La compagnie, membre du géant groupe français Stef, ambitionne de gérer 3 à 5 % du marché de fret entre l’Europe et le Maroc, fait savoir Jeune Afrique.
Dans cette dynamique, elle a mis en service deux navires mixtes qui assurent le transport de passagers et de remorques routières.
Avec la crise sanitaire du Covid-19 et la fermeture de la frontière française, la compagnie marseillaise a vu son flux de passagers chuter en février 2021, ce qui l’avait obligé à réduire son offre à un navire.
La Méridionale a en outre relancé ses deux navires à la mi-juin, opérant trois allers-retours à travers la Méditerranée occidentale pendant tout l’été.
« Nous sommes satisfaits de la croissance de l’activité fret avec des remorques, mais aussi des camionnettes de fret express et des voitures neuves », confie à Jeune Afrique Olof Gylden, le directeur commercial international de la compagnie marseillaise.
La Méridionale espère ainsi maintenir le cap afin de récupérer le flux de fruits et de légumes convoyés habituellement par camions frigorifiques du Maroc vers l’Europe.
Selon ses estimations, ses navires peuvent accueillir chacun entre 40 et 60 remorques réfrigérées. « La fréquence, la durée de transit, la régularité et l’aspect écologique de cette ligne pourraient assurément intéresser nos clients »
C’est ce que déclarait Asma El Fali, directrice marketing du groupe Maroc Fruit Board MFB qui transporte chaque année 400 000 tonnes de flux de fruits et légumes en conteneurs ou en remorques.
Et d’ajouter que cette ligne « serait plus performante si elle proposait une offre logistique dans sa globalité, de bout en bout, notamment vers le marché allemand, et pas seulement de port en port ».
Pour Benoît Dehaye, le directeur général de La Méridionale, l’objectif « à moyen terme, est d’offrir une solution de ferroutage entre les continents africain et européen via Marseille ».
La compagnie italienne Grandi Navi Veloci (GNV), déjà présente à Sète et opérant sur la ligne à destination de Tanger Med, a aussi connu une augmentation de son flux passagers pendant la période de la crise Maroc-Espagne.
Filiale du géant Mediterranean Shipping Company (MSC), GNV travaille depuis des années à étendre son réseau en Méditerranée occidentale sur le Maghreb.