Le Maroc a toujours attiré l’attention sur la menace croissante des terroristes en Afrique
Le Maroc a toujours attiré l’attention sur la nécessité de faire face à la menace “croissante” des groupes terroristes en Afrique (M. Bourita)
Le Maroc a toujours attiré l’attention de la communauté internationale, en général, et de la Coalition mondiale contre Daesh, en particulier, sur la nécessité de faire face à la menace “croissante” des groupes terroristes en Afrique, a affirmé le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’Étranger, Nasser Bourita.
S’exprimant lors de la réunion de la Coalition internationale contre Daesh pour le lancement de son Groupe de réflexion sur l’Afrique, le ministre a indiqué que le Royaume du Maroc a accueilli en juin 2018 à Skhirat la première réunion des Directeurs politiques dédiée à l’Afrique.
Il a soutenu que le lancement de ce groupe de réflexion, “un effort supplémentaire”, est “plus que jamais d’actualité” vis-à-vis de l’évolution continue de la situation dans le continent.
La défaite de Daesh en Syrie et en Irak a entraîné un changement au niveau de sa stratégie, basée sur la consolidation de branches régionales et marquée par un flux de combattants terroristes étrangers délocalisés et revenus, a-t-il expliqué.
Il a relevé que 27 entités terroristes basées en Afrique sont aujourd’hui inscrites sur la liste des sanctions du Conseil de sécurité de l’ONU en tant que groupes terroristes, responsables de la mort de 12.500 personnes en 2020.
Dans ce sens, le ministre a souligné que “nous avons remarqué la montée en puissance de l’utilisation des drones à des fins de reconnaissance et d’offensive, ainsi que des technologies émergentes pour mener leurs opérations et assurer leur financement par le biais de crypto-monnaies”.
Il a précisé que l’Afrique de l’Ouest et le Sahel sont les régions les plus impactées en Afrique, avec un total de 7.108 attaques terroristes enregistrées en 2020, avec plus de 1,4 million de déplacés en raison des affrontements en cours.
Les développements en Afrique centrale et en Afrique de l’Est sont également préoccupants car les groupes terroristes tentent de défier les États et de mettre en danger leur unité territoriale et leur stabilité, a-t-il enchaîné.
Il a ajouté que l’impact économique du terrorisme sur le continent au cours de la dernière décennie a atteint 171 milliards de dollars US, ce qui a eu des répercussions directes sur la stabilité politique et sociale des pays africains.
M. Bourita a, d’autre part, soutenu qu’afin de contribuer aux efforts de lutte contre le terrorisme sur le continent africain, le Maroc s’est engagé aux côtés de plusieurs pays et dans différents forums, notamment au sein des Nations Unies dans le cadre du Forum mondial de lutte contre le terrorisme et de la Coalition mondiale contre Daesh.
Sur la base de cette expérience et de cet engagement, le Royaume s’est porté volontaire pour co-présider ce Groupe de réflexion sur l’Afrique avec l’Italie, le Niger et les États-Unis, a-t-il fait savoir.
Les objectifs de ce Groupe cadrent parfaitement avec les exigences d’une implication efficace de lutte contre le terrorisme en Afrique, à savoir la reconnaissance et le soutien des efforts africains dans la lutte contre ce phénomène au niveau sous-régional, l’appui à l’appropriation par l’Afrique des politiques de lutte contre le terrorisme et à la rationalisation des efforts de renforcement des capacités sur le continent, et l’élaboration d’une approche holistique favorisant la sécurité et le développement, a-t-il expliqué.
Dans ce contexte, M. Bourita a souligné que “nous fondons de grands espoirs sur le travail du Groupe de réflexion sur l’Afrique.
Ceci en tant que plateforme pour échanger les points de vue, discuter des perspectives d’avenir afin de parvenir à une compréhension commune des menaces et des stratégies spécifiques liées à Daesh sur le continent et pour doter les États africains des moyens de lutte contre les attaques terroristes, en développant et en renforçant les capacités nationales de manière rationnelle et concertée.
Certains domaines clés doivent être considérés comme prioritaires, tels que la gestion de la sécurité des frontières, la coopération stratégique et opérationnelle et le renforcement des capacités, a-t-il soutenu, indiquant que “nous devrions nous appuyer sur les mécanismes et stratégies existants au niveau sous-régional, tels que le travail mis en œuvre par la CEDEAO”.
“Le Maroc réitère son engagement à œuvrer en étroite collaboration avec nos coprésidents, les membres de la Coalition et nos partenaires afin d’atteindre les objectifs du Groupe de réflexion sur l’Afrique et d’honorer ses promesses,” a affirmé M. Bourita, qui a annoncé l’accueil par le Royaume, le printemps prochain, de la réunion ministérielle de la Coalition contre Daesh.