Emploi domestique: le travail des mineurs a presque disparu au Maroc
Emploi domestique: Le travail des mineurs a presque disparu au Maroc
Les aides ménagères et autres employés domestiques sont de moins en moins des mineurs au Royaume du Maroc, a relevé une étude de terrain réalisée par la Confédération démocratique du travail (CDT) et le Centre d’études et de recherches en sciences sociales (CERSS).
Leur âge se situe entre 30 et 50 ans, indique l’étude qui s’est intéressée à leur situation socio-économique.
Alors qu’il n’existe pas de chiffres précis et officiels sur le nombre d’aides ménagères au Royaume du Maroc, les estimations portent leur nombre à environ 200.000 personnes, tandis que les syndicats et certaines associations estiment leur nombre à près d’un million.
Les estimations de l’étude indiquent qu’il existe plus de 8,5 millions de familles au Royaume du Maroc, sous-entendant que le recours aux employés domestiques ne se limite pas aux familles riches ou aisées mais englobe plusieurs catégories socio-économiques.
Ces employés domestiques sont à 90% des femmes et en dépit de la loi de 2016, seulement 2000 d’entre-elles ont des contrats de travail, tandis que le reste travaille au noir.
Et c’est leur situation socio-économique qui préoccupe les milieux de défense des droits des travailleurs et des droits de l’Homme.
Surtout depuis l’avènement de la crise sanitaire liée au nouveau coronavirus covid-19 et le confinement de 2020 qui les a mis dans une situation compliquée et de précarité.
Si le débat au Royaume du Maroc concernant il y a une vingtaine d’années le fléau du travail des mineurs, les conclusions de cette nouvelle étude, démontrent la « disparition progressive » de ce phénomène étant donné que sur l’échantillon aléatoire de 540 travailleuses et travailleurs domestiques, employeurs et autres personnes ressources ayant été interrogées lors de cette étude réalisée entre Casablanca, Rabat et Tanger, leur âge se situe entre les 30 et 50 ans.
L’étude réalisée dans le cadre d’une convention de partenariat entre la Confédération démocratique du travail (CDT) et le Centre d’études et de recherches en sciences sociales (CERSS) avec l’appui du Gouvernement de la RIOJA et en partenariat avec l’Institut syndical de coopération international au développement (ISCOD), dresse néanmoins de nouvelles tendances dans le travail domestique au Royaume du Maroc.
Parmi ces derniers, figurent, l’émergence de travailleurs étrangers en particulier asiatiques, mais aussi des travailleurs ayant un niveau d’études assez avancé, pouvant atteindre l’universitaire parfois.
Et cette catégorie se consacre aux soins et la prise en charge des personnes âgées, malades ou ayant des besoins spécifiques, ou des enfants, selon Abderrahman Mouline, chercheur à l’Institut syndical de coopération international au développement, et coordinateur du projet.
Pour Nadia Soubate, coordinatrice du projet et membre du bureau exécutif de la Confédération démocratique du travail, cette étude vise surtout à attirer l’attention sur la situation des travailleurs domestiques, et d’aider à structurer ce secteur et renforcer la protection sociale.
Mme Soubate a insisté sur le respect de la loi N 19-12 fixant les conditions de travail et d’emploi des travailleurs domestique et la convention N 189 sur les travailleurs et les travailleuses domestiques adoptée en 2011 par l’Organisation Internationale du Travail.
Malgré la loi de 2016 sur les travailleurs domestiques, entrée en vigueur en 2018, seuls 4523 travailleuses et employées de maison incluant, chauffeurs, jardiniers et aides ménagères ont été déclarés au niveau de la sécurité sociale (CNSS) jusqu’à fin août 2021.
Selon les responsables de l’étude, le fait que la majorité des travailleurs ne sont affiliés à aucune forme de protection sociale est dû à l’ignorance du cadre juridique régulant ce domaine.