Maroc: l’activiste ouïghour Idris Hasan sera extradé vers la Chine
Maroc : L’activiste ouïghour Idris Hasan sera extradé vers la Chine
La Cour de Cassation de Rabat a décidé, mercredi, de répondre favorablement à la demande d’extradition de l’activiste ouïghour Idris Hasan formulée par la Chine.
L’activiste, accusé par Pékin d’appartenir à un groupe terroriste, avait été arrêté au Royaume du Maroc en juillet de cette année et depuis, les associations de défense des droits humains s’étaient mobilisées pour demander au Royaume du Maroc de refuser, soulignant les risques de détention arbitraire et de torture qui pèsent sur lui en Chine.
Amnesty international, qui a confirmé son extradition «imminente», regrette que cette décision constitue un refoulement qui va à l’encontre de la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés et d’autres textes internationaux qui prévoient des garanties concernant l’expulsion et interdisent le refoulement des réfugiés dans un pays où leur vie est menacée.
MENA Rights Group et Safeguard Defenders ont annoncé avoir déposé un appel urgent auprès du Comité contre la torture de l’Organisation des Nations Unies pour demander des mesures provisoires afin de suspendre l’exécution de la décision d’extradition.
Persécutée par la Chine pour son activisme, Idris Hasan résidait en Turquie depuis 2012 avant de fuir le pays car «il ne s’y sentait pas en sécurité, de nombreux Ouïghours ayant été arrêtés pour leur activisme contre la Chine et certains ont été déportés».
Il avait été interpellé au Royaume du Maroc sur la base d’une notice rouge qui avait été émise par Interpol à la demande de la Chine, notice qui avait été par la suite suspendue alors que la Chine était soupçonnée de détourner le système d’Interpol en l’utilisant dans le but de faire rapatrier des dissidents Ouïghours en Chine.
Moroccan officials have decided to deport Uyghur Idris Hasan. His imminent extradition is equivalent to refoulement as Idris is at grave risk of facing torture upon his return to China. pic.twitter.com/llMHq2Jnf2
— Amnesty International (@amnesty) December 15, 2021