Maroc-Algérie-Mauritanie: le Sahara, au coeur d’un chassé-croisé politique
Maroc-Algérie-Mauritanie : Le Sahara, au coeur d’un chassé-croisé politique
Alors que le président Mohamed Cheikh Ould El Ghazouani se préparait, hier depuis l’aéroport d’Oran, à regagner Nouakchott, une délégation parlementaire mauritanienne, arrivait à Alger dans le cadre d’une visite jusqu’au 3 janvier.
La mission est conduite par Mokhtar Ould Khelifa, président de la Commission des relations extérieures, membre du parti présidentiel l’Union pour la République.
Ce jeudi, les députés mauritaniens se sont réunis au siège du ministère des Affaires étrangères, avec l’envoyé spécial chargé de la question du Sahara occidental et du Maghreb, Amar Belani.
Pour rappel, Belani n’avait pu accompagner le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, lors de son voyage, les 7 et 8 septembre, à Nouakchott.
Des médias locaux avaient avancé que les autorités mauritaniennes n’auraient pas souhaité sa présence.
Parallèlement à cette visite de parlementaires mauritaniens en Algérie, le Mouvement Sahraouis pour la Paix, une scission du Polisario accusée de proximité avec le Royaume du Maroc, a initié une visite en Mauritanie.
Le secrétaire général Ahmed Hach Baricallah, s’est réuni avec les chefs de formations politiques d’opposition, tels Ahmed Ould Daddah, le président du Rassemblement des Forces Démocratiques, et Jamil Mansour, ancien secrétaire général du parti islamiste TAWASOL.
La délégation du MSP s’est entretenue également avec Messaoud Ould Boulkheir, le président de l’Alliance populaire progressiste (APP), gauche panarabiste.
Celui-ci avait, en août, mis en garde contre des projets qui seraient orchestrés par l’Algérie et le Polisario menaçant l’unité territoriale de la Mauritanie.
Ce chassé-croisé de délégations n’est pas anodin. Rabat et Alger se livrent une bataille politique pour s’attirer les faveurs de Nouakchott sur le dossier du Sahara.
Pour mémoire, en juillet, le royaume avait déroulé le tapis rouge à des parlementaires mauritaniens, reçus alors par l’ancien chef du gouvernement Saad-Eddine El Othmani, l’ex-président de la Chambre des représentants, Habib El Malki, et le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita.
Depuis octobre 2020, la Mauritanie compte un groupe d’amitié parlementaire maroco-mauritanien… à l’instar du Polisario. Les deux connaissent l’adhésion de députés de la majorité et de l’opposition.